Interprétation des examens TEMP/TDM
I - Données généralesII - Lésions responsables de difficultés d'interprétationIII - CancérologieIV - Pathologie microtraumatiqueV - Ostéonécroses systémiques et infarctus osseuxVI - Orthopédie
De tout ceci il ressort que les indications de la TEMP/TDM sont celles de l'examen osseux.
L'interprétation des examens TEMP/TDM est un processus qui doit intégrer successivement plusieurs paramètres.
1°) Analyse des images :Les images TEMP et TDM s'analysent de façon séquentielle.Il est souvent intéressant de regarder dans un premier temps les images MIP. On doit rechercher ensuite une zone d'hyper, d'hypo ou de normo fixation TEMP en regard de la région cible (douleur localisée, anomalie radiologique préalable, anomalie scintigraphique corps entier ou trois temps…). Les images TDM sont par la suite analysées à la recherche de zones hyper, hypo ou normo denses en regard de la zone cible. Les images de fusion permettent enfin de montrer la superposition des anomalies observées et donc la localisation exacte des lésions. Quel que soit le nombre de cibles, tout le champ d'exploration doit être minutieusement analysé en utilisant les images TEMP, les images TDM et les images de fusion.
Définition d'une lésion en TEMP/TDM :Une lésion TEMP/TDM est définie par une hyper et/ou une hypo et/ou une normo fixation TEMP associée à une hyper et/ou une hypo et/ou une normo densité TDM (Granier 2008).
2°) Localisation de la lésion :La localisation d'une lésion est très importante pour approcher son étiologie (Diard 2000).Au niveau d'une vertèbre, on décrira une lésion intra-corporéale, péri-corporéale, de l'arc postérieur, des massifs articulaires. On recherchera une atteinte de la corticale, de l'os spongieux ou du pédicule. Au niveau des os longs, courts et plats, on recherchera une localisation corticale et/ou médullaire. Pour les os longs, on notera la situation épiphysaire, métaphysaire ou épiphysaire des anomalies.
3°) Description de la lésion :On doit s'attacher à décrire les lésions, tant en TEMP qu'en TDM.On décrira une lésion en tache, en nodule, en étoile, linéaire, diffuse…. Son caractère unique ou multiple est un élément fondamental.
4°) Intégration des données TEMP/TDM aux données de la scintigraphie osseuse corps entier ou dynamique :Dans certaines pathologies (exp : lésions microtraumatiques), les données de la scintigraphie osseuse dynamique sont prises en compte pour juger du caractère récent et/ou évolutif de la lésion ou au contraire de son caractère ancien et/ou non évolutif (Bourdon 2008).Les clichés corps entier permettent d'évaluer l'intensité de la fixation lésionnelle par rapport au reste du squelette, ce qui donne une idée de son évolutivité. Ils permettent de plus de rechercher des lésions associées à distance.
5°) Intégration des données acquises au contexte clinique :Comme la scintigraphie osseuse basale, les images TEMP/TDM doivent être analysées en fonction du contexte clinique.On recherchera systématiquement une maladie connue (cancer, infection…) ou des interventions (radiothérapie, chirurgie, traitements médicaux…). La symptomatologie clinique sera précisée. En cas de traumatisme, on s'attachera à apprécier son mécanisme chaque fois que c'est possible. On recherchera une cohérence entre le diagnostic proposé par la scintigraphie osseuse sensibilisée par la TEMP/TDM et le contexte clinque.
6°) Au total :Associée à la scintigraphie osseuse basale, la TEMP donne la sensibilité à l'examen TEMP/TDM. Elle permet un diagnostic de probabilité (lésion probablement maligne, probablement bénigne ou indéterminée).Les images TDM apportent la spécificité à l'examen TEMP/TDM. En effet, lorsqu'elles mettent en évidence des anomalies morphologiques caractéristiques, elles permettent un diagnostic de certitude.
Plusieurs situations peuvent se rencontrer :
La stratégie d'exploration des lésions osseuses est complexe et doit être adaptée à chaque pathologie.
Chaque examen sera prescrit en fonction de ses qualités propres.
II - Lésions responsables de difficultés d'interprétation :L'analyse des images TEMP/TDM nécessite de reconnaître un certain nombre de pathologies pouvant poser des problèmes d'interprétation.Nous ne parlerons ici que des plus fréquentes. 1°) L'arthrose :L'arthrose est une maladie des articulations qui associe une dégradation du cartilage articulaire qui va jusqu'à l'usure complète, des remaniements de l'os sous-chondral, une production d'ostéophytes et des épisodes limités d'inflammation synoviale. Elle peut toucher toutes les articulations (Chevalier 2002).
L'arthrose vertébrale peut parfois poser des problèmes d'interprétation des images.
Ces lésions ont des localisations variables :
L'arthrose périphérique pose moins souvent des problèmes d'interprétation. Elle se localise aux régions articulaires. 4°) L'ostéopoécilie :Elle se manifeste comme de multiples énostoses de distribution habituellement symétrique (Cotten 2005).Elle touche essentiellement les épiphyses et les métaphyses des os longs, les os du carpe, du tarse, la scapula et le bassin. 5°) Les remaniements dégénératifs des articulations sacro-iliaques et l'ostéose iliaque condensante :1) Les remaniements dégénératifs des articulations sacro-iliaques :Ils sont responsables de douleurs mécaniques (Cotten 2008). En TEMP, il n'existe en général pas ou peu de fixation du radiotraceur en regard de la lésion. En TDM, ces remaniements siègent typiquement en zone de contrainte mécanique maximale, c'est-à-dire à la partie antérieure du tiers moyen de l'articulation sacro-iliaque. Ils sont habituellement bilatéraux. Ils consistent en une ostéocondensation sous-chondrale compacte, focale, rarement associée à de petites érosions bien limitées et peu profondes. Des ostéophytes et un pincement de l'interligne peuvent être associés (1). 2) L'ostéose iliaque condensante :Elle s'observe essentiellement chez la femme, dans plus de 90% des cas après une grossesse (Cotten 2008). Elle est le plus souvent asymptomatique. Parfois, il existe des douleurs de type mécanique. En TEMP, il n'existe pas ou peu de fixation du radiotraceur en regard de la lésion. En TDM, elle se traduit par une ostéocondensation iliaque triangulaire uni ou bilatérale, avec atteinte très modérée ou absente du versant sacré. III - Cancérologie :1°) Analyse des images :En cancérologie, plusieurs types de lésions TEMP/TDM peuvent être rencontrés de façon courante.
1) Les métastases ostéocondensantes :
Dans le superscan métastatique, les clichés corps entier peuvent parfois prêter à discussion.
Par ailleurs, on peut souvent observer une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM qui traduit une absence d'anomalie morphologique.
2) Les métastases ostéolytiques et les lésions myélomateuses : On peut rencontrer plusieurs situations différentes :
- Une hyperfixation TEMP associée à une hypodensité TDM.
- Une hypofixation TEMP associée à une hypodensité TDM.
- Une normofixation TEMP associée à une hypodensité TDM.
3) Les métastases mixtes, ostéolytiques et ostéocondensantes :
4) L'aspect classiquement normal :
5) Le diagnostic différentiel : - Une hypofixation TEMP associée à une normodensité TDM. Ce tableau peut se rencontrer par exemple dans les séquelles de radiothérapie. - Une hypofixation TEMP associée à une hyperdensité TDM. Il s'agit d'une situation peu fréquente (ostéonécrose ?).
2°) Localisation des lésions :Au niveau des vertèbres, les lésions néoplasiques touchent le corps vertébral (1) et tout particulièrement les régions antérieures (1) et postérieures (1), ainsi que le pédicule (1). La corticale peut être détruite.Au contraire, les lésions dégénératives touchent les régions périphériques du corps vertébral les espaces intervertébraux, les arcs postérieurs, les articulations inter-apophysaires postérieures, les articulations costo-vertébrales et costo-transversaires. Au niveau des os longs, plats ou courts, les métastases se localisent à la corticale et/ou à la médullaire, principalement sur le squelette axial (1, 2). On recherchera de principe des métastases périphériques, s'il existe des anomalies non expliquées sur les clichés corps entier ou s'il existe une symptomatologie douloureuse suspecte. 3°) Description des lésions :La forme des lésions est très variable, de la petite lésion nodulaire intravertébrale à la lésion étendue sur la quasi totalité d'une pièce osseuse.Généralement les lésions ont une forme irrégulière à type de nodules, de tâches, ou de plages. On notera la destruction de la corticale et/ou de l'os trabéculaire. Les métastases sont très souvent multiples. Certaines tumeurs peuvent cependant se révéler par des métastases uniques, parfois périphériques (rein, poumon). 4°) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen corps entier :La lecture des clichés corps entier est le préalable à l'acquisition TEMP/TDM. En effet, l'imagerie hybride est utilisée pour préciser les lésions osseuses indéterminées sur la scintigraphie corps entier.Par ailleurs, l'intensité de la fixation sur les clichés corps entier est importante à prendre en compte, en particulier pour les lésions ostéocondensantes. On notera de plus une fixation extra-osseuse au sein d'une masse (métastases hépatiques, masse abdomino-pelvienne). Enfin, la scintigraphie osseuse corps entier permet de rechercher des lésions à distance. 5°) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :(Hoppé 2009)L'interprétation de l'examen osseux doit intégrer la symptomatologie clinique, les gestes réalisés (chirurgie, radiothérapie), ainsi que les traitements en cours (Bisphosphonates). L'interrogatoire du patient doit rechercher les antécédents médicaux (maladie rhumatologique), chirurgicaux (prélèvement osseux pour greffe, prothèse), ou traumatiques (fracture récente). On peut rencontrer deux situations très différentes. Le plus souvent, il s'agit du bilan d'extension d'un cancer ostéophile connu. Parfois, le bilan osseux révèle une tumeur osseuse sans notion de primitif connu. Dans tous les cas de figure, l'examen TEMP/TDM doit s'attacher à mettre en évidence des éléments plaidant en faveur du caractère malin ou au contraire bénin de la lésion.
En faveur d'une pathologie maligne, on retiendra :
En faveur d'une pathologie bénigne, on retiendra : Les lésions seront ainsi classées en lésions malignes ou probablement malignes, bénignes ou probablement bénignes, ou indéterminées. De cette distinction dépendra le bilan complémentaire.
IV - Pathologie microtraumatique :L'IRM est l'examen de référence dans le diagnostic des lésions microtraumatiques.L'imagerie hybride TEMP-TDM révèle de grandes qualités dans l'exploration de ce type de pathologie, ce qui permet son utilisation soit en première intention chaque fois qu'il existe un doute sur la réalité d'une pathologie osseuse ou même sur le type de pathologie osseuse, soit en deuxième intention, lorsque les explorations morphologiques sont négatives ou litigieuses chez un patient qui reste symptomatique. On pourra également la prescrire en première intention lorsque les délais de l'IRM paraissent trop longs. Par contre, l'IRM est l'examen à prescrire en première intention chaque fois que l'on soupçonne des lésions mixtes osseuses et extra osseuses. 1°) Fractures occultes :(Ahn 2007) (Bourdon 2008) (Lepage 2004) (Paycha 2001) (Memarsadeghi 2006) (Clark 1995)
Le terme de fracture occulte désigne une fracture radiologiquement inapparente ou avec des anomalies radiologiques discrètes qui ne sont pas détectées lors de l'interprétation initiale. 1) Analyse des images :Une fracture récente se traduit toujours par une hyperfixation scintigraphique.On peut observer classiquement :
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hypodensité TDM. Ces différents aspects peuvent s'associer. 2) Localisation des lésions :Leur localisation dépend du traumatisme.On les trouve principalement aux extrémités et au thorax, mais elles peuvent toucher le rachis et le bassin.
- Fracture du grand trochanter (1); 3) Description des lésions :Une fracture occulte se présente en général comme une association :- en TEMP, d'une hyperfixation linéaire, parfois un peu irrégulière, - en TDM, d'une hypodensité (solution de continuité) ou d'une hyperdensité en bande, de siège cortico-spongieux, parfois perpendiculaire à l'axe de la pièce osseuse traumatisée (zone d'impaction) et/ou d'une hyperdensité plus hétérogène endostée et périostée (cal osseux). 4) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :Les données de la scintigraphie osseuse dynamique sont systématiquement prises en compte pour juger du caractère récent et/ou évolutif de la lésion ou au contraire de son caractère ancien et/ou non évolutif.L'examen corps entier recherchera des lésions associées, parfois à distance. 5) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :La symptomatologie clinique doit être précisée.Le mécanisme du traumatisme sera recherché chaque fois que c'est possible. Il s'agit le plus souvent d'un traumatisme unique, souvent responsable d'une impaction des pièces osseuses, ou d'une avulsion d'une insertion ligamentaire ou tendineuse. b) Fractures de fatigue :1) Analyse des images :Une fracture de fatigue récente se traduit toujours par une hyperfixation scintigraphique.On observe classiquement :
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hypodensité TDM (1). Ces différents aspects peuvent s'associer. 2) Localisation des lésions :La localisation des fractures de fatigue dépend du type d'activité physique.Elles prédominent nettement aux membres inférieurs et sont le plus souvent unilatérales. Elles touchent plus fréquemment les métatarses (en particulier le 2ème et le 3ème métatarsien) et la corticale postérieure et moyenne des tibias.
Au niveau des membres inférieurs on peut par ailleurs rencontrer des fractures de fatigue :
Au niveau des membres supérieurs on observe des fractures de fatigue sur :
Enfin sur le tronc les fractures de fatigue sont rencontrées sur : 3) Description des lésions :Une fracture de fatigue débutante se présente en général comme une association :- en TEMP, d'un petit foyer TEMP localisé à une corticale, volontiers ovalaire, - en TDM, il n'existe pas de modification TDM.
L'évolution se fait, en l'absence de traitement, vers : 4) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :L'examen scintigraphique est très sensible et permet un diagnostic précoce.La négativité de l'examen élimine le diagnostic de fracture de fatigue. La présence d'anomalies vasculaires et tissulaires signe une lésion récente. La guérison de la fracture de fatigue se traduira par leur disparition, puis par une diminution progressive de la fixation osseuse. 5) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :L'interrogatoire recherchera le type de sport pratiqué, ainsi qu'un facteur favorisant, comme une période d'activité physique inhabituelle. La symptomatologie douloureuse, liée à l'effort au moins au début, est très évocatrice. Elle orientera l'exploration scintigraphique.6) Formes particulières :La lyse isthmique ou spondylolyse est une forme particulière de fracture de fatigue, qui est liée à la répétition de traumatismes mineurs.Il s'agit d'une solution de continuité de l'isthme vertébral. Elle peut être bilatérale et évolue dans 50 % des cas vers le spondylolisthésis. La lyse isthmique touche 7 % de la population (surtout des hommes). Elle se développe en général entre 5 et 15 ans et elle est plus fréquente chez les sportifs (15 à 25 %). Les sports les plus fréquemment en cause sont les sports en lordose (gymnastique, danse, judo, haltérophilie, saut en hauteur, triple saut) et les sports de contact (rugby, football, hockey). Les isthmolyses touchent dans 80 % des cas L5 et dans 10 % des cas L4. Sur le plan clinique, elles sont le plus souvent asymptomatiques. Elles peuvent se traduire par des lombalgies mécaniques calmées par le repos, parfois invalidantes chez le sportif.
En imagerie hybride, une isthmolyse récente et évolutive se traduit par : Sous traitement la fixation osseuse diminue progressivement en 6 à 12 mois.
Une isthmolyse ancienne et non évolutive se traduit par : c) Fractures par insuffisance osseuse :1) Analyse des images :Une fracture par insuffisance osseuse récente se traduit toujours par une hyperfixation scintigraphique.On observe classiquement :
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hypodensité TDM.
2) Localisation des lésions :Les localisations sont multiples. On les rencontre essentiellement au niveau des membres inférieurs et du tronc.
Au niveau des membres inférieurs on observe des fractures au niveau :
Au niveau du tronc les fractures sont rencontrées au niveau : 3) Description des lésions :Une fracture par insuffisance osseuse se présente :- en TEMP, en général sous la forme d'une hyperfixation en bande, le plus souvent cortico-spongieuse ou spongieuse pure, plus rarement corticale pure, - en TDM, sous la forme d'une hyperdensité en bande. Parfois il n'existe pas d'anomalie TDM. Le cal fracturaire peut se traduire par une image hyperdense hétérogène qui majore les contours de l'os (bassin). Les lésions sont le plus souvent uniques, mais peuvent être multiples (bassin). 4) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :L'exploration scintigraphique est en tout point comparable à celle des fractures de fatigue.Elle montre parfois plusieurs fractures associées (en particulier au niveau du bassin). 5) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :Le facteur déclenchant des fractures par insuffisance osseuse est en général un traumatisme de faible intensité.Elles sont cependant favorisées par la fragilité sous-jacente de l'os lésé. On recherchera la notion d'une chute, de traitements favorisants (corticoïdes) ou de maladie ostéopéniantes (ostéoporose). 2°) Fractures sous chondrales et ostéonécroses mécaniques :Les fractures sous-chondrales sont des fractures par insuffisance osseuse qui se localisent aux régions épiphysaires, dans les zones de contraintes mécaniques maximales.Elles surviennent le plus souvent sans facteur déclenchant. On retrouve parfois la notion d'un traumatisme mineur. Elles peuvent être favorisées par une augmentation des contraintes mécaniques de l'os sous chondral. L'ostéonécrose mécanique ou spontanée correspond en général à la décompensation d'une fracture de l'os sous chondral par insuffisance osseuse.
Le diagnostic différentiel entre ces deux pathologies est important mais difficile. En effet, la fracture sous-chondrale peut guérir si le patient est traité correctement (mise en décharge).
1) Analyse des images :Une fracture sous chondrale récente se traduit toujours par une hyperfixation scintigraphique.On observe classiquement :
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM. - une hyperfixation TEMP associée à une hypodensité TDM. 2) Localisation des lésions :Elles se rencontrent dans plusieurs localisations.Les fractures sous chondrales les plus fréquentes se localisent au genou et à la hanche. * Les fractures sous chondrales du genou (condyle fémoral et plateau tibial) : Elles se localisent en général à la jonction tiers moyen/tiers postérieur du condyle fémoral médial. Plus rarement, elles touchent le condyle fémoral latéral ou le plateau tibial. * Les fractures sous chondrales de la hanche (tête du fémur et cotyle) : Elles se localisent essentiellement au niveau de la région antéro supérieure de la tête fémorale. Elles peuvent parfois se localiser au cotyle. * Les fractures sous-chondrales de l'extrémité inférieure du tibia : Il s'agit de lésions rares, localisées au pilon tibial. * Les fractures sous-chondrales de l'articulation sous-talienne postérieure
3) Description des lésions :La description des lésions intègre les données TEMP et les données TDM.- en TEMP, elles se traduisent par une hyperfixation en général intense qui peut prendre un aspect d'hyperfixation ovalaire, dont le maximum d'intensité est sensiblement parallèle à la corticale et de localisation intra-spongieuse. - en TDM, il n'existe souvent pas d'anomalie morphologique. Plus rarement, on peut observer une densification plus ou moins floue de l'os sous-chondral, une condensation linéaire intra spongieuse, un discret méplat de la surface articulaire adjacente, une raréfaction régionale de l'épiphyse, une aire ovalaire radiotransparente sous chondrale. Ces anomalies sont souvent mieux analysées sur les coupes sagittales.
Les images de fusion permettent de bien préciser la localisation des lésions. 4) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :La scintigraphie osseuse est précocement positive. Elle peut cependant demander un délai de quelques jours pour se positiver chez un patient âgé.Si la scintigraphie osseuse est réalisée à la phase aiguë (4 premières semaines), il existe une augmentation du flux sanguin et du pool sanguin et une augmentation intense et localisée de la fixation tardive. 5) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :Les fractures sous chondrales touchent les patients de plus de 60 ans (la femme dans ¾ des cas).Sur le plan clinique, le début est en général brutal. Les douleurs sont le plus souvent de type mécanique. b) Les ostéonécroses mécaniques ou spontanées :(Cotten 2008) (yamamoto 2000) (MacDessi 2008) (greyson 19852) (brahme 1991)
L'ostéonécrose mécanique est confinée à l'os sous-chondral. 1) Analyse des images :L'ostéonécrose mécanique ou spontanée récente se traduit toujours par une hyperfixation scintigraphique. On observe classiquement :
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hypodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM. Ces différents aspects peuvent s'associer. 2) Localisation des lésions :Elles se rencontrent dans plusieurs localisations.Les ostéonécroses mécaniques les plus fréquentes se localisent au genou et à la hanche. * Ostéonécrose mécanique ou spontanée du condyle fémoral ou du plateau tibial :
Elle touche surtout le condyle médial en zone de contrainte mécanique maximale (tiers moyen-tiers postérieur). * Ostéonécrose mécanique ou spontanée de la tête fémorale : Elle touche essentiellement la région antéro upérieure de la tête fémorale. 3) Description des lésions :L'imagerie hybride permet d'explorer les ostéonécroses mécaniques :- en TEMP, on observe une hyperfixation intense, d'aspect sensiblement ovalaire ou oblong et de localisation sous chondrale, - en TDM, l'examen peut être normal. Parfois, on peut observer une ostéocondensation ou une résorption osseuse sous-chondrale peu spécifique, une dissection sous-chondrale du pic de nécrose osseuse et un effondrement de l'os sous-chondral avec décrochement caractéristique de la surface osseuse. Au stade tardif, il apparaît des modifications ostéo arthosiques secondaires. Parfois, il peut apparaître une géode sous chondrale, entourée d'un fin liseré d'ostéocondensation, qui correspond à la niche résiduelle après évacuation de la zone de séquestre osseux (1, 2). Ces anomalies sont mieux analysées sur les coupes sagittales.
Les images de fusion permettent de bien préciser la localisation des lésions. 4) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :La scintigraphie osseuse permet d'évaluer le stade de l'ostéonécrose mécanique.On décrit 3 stades successifs. Au stade d'ostéonécrose aiguë, il existe une hyperfixation intense aux trois temps de la scintigraphie. Au stade d'ostéonécrose sub-aiguë, la perfusion s'est normalisée, le temps tissulaire présente une hyperfixation modérée et le temps osseux montre une hyperfixation franche. Au stade d'ostéonécrose tardive, le temps vasculaire et le temps précoce se sont normalisés, le temps osseux est soit normal, soit discrètement hyperfixant. 5) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :Sur le plan clinique, les ostéonécroses mécaniques touchent les patients de plus de 60 ans (la femme dans ¾ des cas).Son début est brutal dans ¾ des cas, à type de douleur aiguë localisée, qui survient volontiers lors d'un changement de position (mise en position debout). Elle a un caractère essentiellement mécanique. L'interrogatoire ne retrouve pas de facteur de risque d'ostéonécrose, contrairement à l'ostéonécrose systémique. Parfois on retrouve la notion d'un traumatisme, souvent minime. c) L'ostéochondrite du condyle fémoral :(Cotten 2008)L'ostéochondrite du condyle fémoral correspond à une atteinte microscopique de l'os sous-chondral avec ou non atteinte du cartilage en regard. 1) Analyse des images :L'ostéochondrite évolutive du condyle fémoral se traduit toujours par une hyperfixation scintigraphique. On observe classiquement :
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hypodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM. Ces différents aspects peuvent s'asocier.
- une normofixation TEMP associée à une hypodensité TDM. 2) Localisation des lésions :L'ostéochondrite du condyle fémoral est unilatérale dans deux cas sur trois et touche le condyle médial dans 85% des cas.Elle est le plus souvent située à la partie inféro-latérale du condyle et plus rarement au niveau de sa surface portante. 3) Description des lésions :L'ostéochondrite du condyle fémoral est bien analysée par l'imagerie TEMP-TDM.En TEMP, elle se traduit par une hyperfixation en général intense, de forme ovalaire ou circulaire, relativement limitée en étendue, localisée à la région sous chondrale du condyle fémoral, En TDM, on observe le plus souvent des anomalies morphologiques. On peut observer une ostéocondensation très localisée qui correspond au séquestre osseux, ou une ostéolyse sous chondrale qui correspond à la niche après évacuation du séquestre. Avec le temps, la fixation TEMP en regard de l'ostéochondrite diminue, puis il y a normalisation de la fixation osseuse. Par contre, les anomalies TDM peuvent persister (1). 4) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :La scintigraphie osseuse dynamique permet d'apprécier le caractère évolutif de l'ostéochondrite.5) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :L'ostéochondrite du condyle fémoral touche surtout les garçons entre 10 et 20 ans et parfois plus tard.Les patients sont essentiellement des sportifs. Il s'agit souvent d'une lésion asymptomatique de découverte fortuite. Elle se présente parfois sous la forme de douleurs aggravées par l'effort, une boiterie, des épisodes d'hydarthrose à répétition et parfois des blocages intermittents. d) Les lésions ostéochondrales de la trochlée du talus :1) Analyse des images :Les lésions ostéochondrales de la trochlée du talus se traduisent toujours par une hyperfixation scintigraphique lorsqu'elles sont évolutives.On observe classiquement :
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hypodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM. Ces différents aspects peuvent s'associer.
- une normofixation TEMP associée à une hypodensité TDM. 2) Localisation des lésions :On distingue :* Les lésions ostéochondrales de l'arête supéro latérale de la trochlée (1) :
Elles sont essentiellement d'origine traumatique. * Les lésions ostéochondrales de l'arête supéro médiale de la trochlée (1) :
Elles ont une topographie plus postérieure. * Les lésions centrales de la trochlée : Elles sont liées à un éperon osseux antérieur du tibia. 3) Description des lésions :En TEMP, les lésions ostéochondrales de la trochlée du talus se traduisent par une hyperfixation en général intense, de forme sensiblement ovalaire, plus ou moins étendue, localisée à la région sous chondrale du dôme du talus,En TDM, on observe le plus souvent des anomalies morphologiques. On peut observer une zone d'ostéocondensation plus ou moins étendue qui correspond au séquestre osseux ou une plage d'ostéolyse sous chondrale qui correspond à la niche après évacuation du séquestre. La localisation à l'arête supéro médiale, à l'arête supéro latérale ou à la région centrale du dôme du talus est bien précisée par les images de fusion. Avec le temps, la fixation TEMP en regard de la lésion diminue, puis il y a normalisation de la fixation osseuse. Les anomalies TDM peuvent persister. 4) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :La scintigraphie osseuse dynamique permet l'évaluation de l'évolutivité de la lésion.5) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :L'interrogatoire recherchera systématiquement un traumatisme et en évaluera son mécanisme.3°) Les contusions osseuses :(Sanders 2000) (Cotten 2005)
Les contusions osseuses (bone bruise) peuvent résulter d'un choc direct à l'os, de force de compression des os adjacents s'impactant les uns sur les autres, ou de forces de traction provenant d'un traumatisme d'avulsion.
Les traumatismes en cause sont explorés radiologiquement, en particulier par l'IRM. a) Analyse des images :L'exploration de douleurs osseuses par la TEMP-TDM peut conduire à mettre en évidence une contusion osseuse, en particulier lors de l'exploration des gonalgies.On observe alors :
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM b) Localisation des lésions :La localisation de la contusion osseuse dépend du traumatisme.
Au niveau du genou, on décrit 5 types de contusion osseuse :* Lésion en rotation du pivot central :
Il s'agit d'un oedème médullaire du plateau tibial postéro latéral et de la portion moyenne du condyle fémoral latéral (1). * Lésion du tableau de bord :
Il s'agit d'un œdème médullaire localisé à la partie antérieure de l'extrémité proximale du tibia. * Lésion en hyper-extension:
Elle atteint la partie antérieure du tibia proximal et du fémur distal. * Lésion en agrafe :
Elle se traduit par une importante aire d'œdème englobant le condyle fémoral latéral et une plus petite zone d'œdème touchant le condyle fémoral médial. Les entorses avec lésion isolée du ligament collatéral médial peuvent s'associer à une contusion isolée du condyle fémoral médial (1). * Luxation latérale de la patella :
Elle se traduit par un œdème médullaire de la région inféro médiale de la patella et de la partie antéro latérale du condyle fémoral latéral. c) Description des lésions :Une contusion osseuse apparaît comme une hyperfixation TEMP en tâche de localisation spongieuse, sans anomalie TDM associée.L'aspect TEMP-TDM est comparable aux images IRM qui montrent une zone mal délimitée d'altération de l'intensité du signal avec diminution de l'intensité du signal en T1, augmentation de l'intensité du signal en T2, ou les deux au niveau de la moelle osseuse médullaire. d) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :La scintigraphie osseuse dynamique permet d'évaluer l'évolutivité et donc de dater ces lésions.Lorsqu'on les rencontre, il s'agit en général de lésions déjà anciennes. Ces lésions ne sont en général plus détectables 6 mois après le traumatisme. e) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :L'interrogatoire recherchera la notion d'un traumatisme et s'attachera à en préciser le mécanisme.4°) Les tassements vertébraux :(Laredo 1995) (Cotten 2008)
a) Analyse des images :Un tassement vertébral récent se traduit toujours par une hyperfixation scintigraphique.On observe classiquement :
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hypodensité TDM. Ces différents aspects peuvent parfois s'associer. b) Localisation des lésions :Les tassements vertébraux sont relativement fréquents et prédominent sur le rachis lombaire et la jonction dorso-lombaire.Au dessus de T7, ils sont inhabituels. Au dessus de T4, ils sont exceptionnels et doivent donc être considérés comme malins jusqu'à preuve du contraire. c) Description des lésions :Sur le plan TEMP/TDM les lésions peuvent prendre plusieurs aspects.En TEMP, lorsque le tassement est récent, on observe, une hyperfixation intense, avec un aspect en galette, touchant tout le corps vertébral ou uniquement un plateau vertébral. Lorsque le tassement est ancien, la fixation peut être faible, voire absente. En TDM, leur aspect est généralement cunéiforme au niveau du rachis dorsal et angulaire ou bi-angulaire au niveau du rachis lombaire (fracture en portion centrale du corps vertébral). On peut observer des remaniements en bande de la trame osseuse (ostéocondensation, hypertransparence osseuse, aspect hétérogène) et parfois visualisation de la fracture en étoile ou circulaire. Enfin, on peut parfois observer un phénomène de vide intrasomatique, sous la forme d'une clarté gazeuse linéaire, transversale située directement sous le plateau vertébral fracturé.
Le diagnostic de tassement vertébral est généralement facile.
En faveur d'un tassement vertébral bénin on retiendra :
En faveur d'un tassement vertébral malin on retiendra (1): d) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen corps entier :Leur évolutivité doit être jugée sur la scintigraphie osseuse corps entier qui permet d'identifier les tassements vertébraux récents.Chez les personnes âgées la scintigraphie se positive en 48 h. Cependant, l'hyperfixation vertébrale peut n'apparaître qu'en 3 à 7 jours dans plus de 5 à 10 % des cas. La normalisation apparaît en 1 an dans 60 % des cas et 95 % des hyperfixations vertébrales se normalisent en 3 ans. e) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :L'interrogatoire doit systématiquement rechercher un facteur favorisant comme une chute ou le port d'une charge lourde.Sur le plan médical, on retiendra les affections et les traitements déminéralisants (ostéoporose, corticoïdes). 5°) Les fractures de l'ostéomalacie :(Lafage-Proust 2000) (Reginato 1999) (Chevalier 2002) (Cotten 2005)
L'ostéomalacie est une maladie métabolique qui touche tout le squelette. a) Analyse des images :On observe classiquement :
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hypodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM. b) Localisation des lésions :Les fractures ou les fissures spontanées s'observent habituellement autour du cadre obturateur, sur les berges iliaques des articulations sacro-iliaques, sur le bord médial des cols fémoraux, sur le tiers proximal de la diaphyse fémorale, sur les arcs costaux moyens, sur la scapula, sur la clavicule et le tiers proximal de l'ulna.Ces fractures sont volontiers bilatérales et symétriques. c) Description des lésions :L'imagerie hybride permet une étude précise des fractures :L'acquisition hybride peut montrer des fractures multiples, d'aspect identique aux fractures traumatiques classiques décrites ci-dessus.
On peut par ailleurs observer des pseudofractures ou stries de Looser-Milkman (50% des patients) qui sont caractéristiques de l'ostéomalacie, mais qui ne sont cependant pas pathognomoniques. d) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen corps entier :La scintigraphie osseuse corps entier peut orienter le diagnostic lorsqu'elle met en évidence plusieurs foyers d'hyperfixation de répartition volontiers symétrique sur le squelette, qui épargnent le rachis.e) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :L'interrogatoire doit rechercher des arguments en faveur d'une carence en vitamine D qui est l'étiologie principale.Elle est devenue rare dans les pays développés, où elle s'observe essentiellement sur des terrains particuliers (migrants, sujets âgés institutionnalisés).
La symptomatologie est souvent peu spécifique. V - Ostéonécroses systémiques et infarctus osseux :(Cotten 2008) (Lafforgue 1990) (Lafforgue 2007) (Hernigou 2006) (Granier 2007)
L'ostéonécrose systémique se définit par une nécrose ischémique d'un territoire vasculaire osseux plus ou moins étendu, aboutissant à la mort cellulaire des différents composants de l'os.
Leurs étiologies sont les mêmes. On retrouve classiquement les ostéonécroses primitives et les ostéonécroses secondaires, post traumatiques, ou liées à un traitement corticoïde, à un alcoolisme chronique, à une hypertriglycéridémie, à une maladie des caissons, à une radiothérapie locale, à une transplantation ou à une maladie de système. Elles peuvent enfin s'intégrer dans le cadre d'une maladie générale comme la drépanocytose, la maladie de Gaucher ou la cytostéatonécrose.
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hypodensité TDM.
- une hypofixation parfois entourée d'un liseré plus ou moins large d'hyperfixation associée à une hypo et/ou une hyperdensité.
Ces différents aspects peuvent s'associer.
a) Analyse des images :Les infarctus osseux prennent des aspects très variables en TEMP-TDM.On peut observer une hyperfixation, une hypofixation ou une normofixation TEMP, associées à une hyperdensité, une hypodensité ou une normodensité TDM. Ces différents aspects peuvent s'associer. Ils peuvent être non détectés par l'examen (lésions normofixantes et normodenses). b) Localisation des lésions :Les infarctus osseux sont des ostéonécroses aseptiques qui se localisent le plus souvent sur les os longs, principalement des membres inférieurs (dans 77 % des cas autour des genoux).Par ordre décroissant, ils atteignent le fémur distal, le tibia proximal, le tibia distal. Ils peuvent également toucher le squelette axial et tout particulièrement les côtes, le sternum, le crâne, le bassin et les vertèbres. Ils sont souvent multiples et symétriques. Mais ils peuvent être uniques (40% des cas). Ils s'associent parfois à des ostéonécroses épiphysaires (50% des cas), d'où la nécessité de rechercher des lésions multiples. Par définition, ils se localisent aux régions métaphysaires, mais ils peuvent s'étendre plus ou moins loin dans l'épiphyse ou la diaphyse adjacente. Ils sont exceptionnellement diaphysaires purs. c) Description des lésions :La TEMP-TDM peut mettre en évidence les infarctus osseux.- en TEMP, leur aspect est très variable. On peut observer une hyperfixation plus ou moins marquée, une hypofixation ou une normofixation. Leur aspect est souvent hétérogène. - en TDM, leur aspect est également très variable et souvent hétérogène. Certains infarctus osseux ne donnent aucune modification TDM. On peut parfois mettre en évidence des signes peu typiques avec des plages d'ostéolyse et/ou d'ostéocondensation centromédullaires, ou des appositions périostées de part et d'autre de la lésion. Les infarctus osseux " matures " sont des lésions ostéocondensantes, souvent étendues, volontiers bilatérales et symétriques, bien centrées, qui respectent la corticale et le contour de l'os. Les calcifications sont surtout périphériques, mais parfois aussi centro lésionnelles. Ces infarctus sont de formes irrégulières, voire déchiquetées, avec un liseré serpigineux d'ostéocondensation en carte de géographie (1). d) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :La scintigraphie osseuse dynamique permet d'évaluer le caractère évolutif des infarctus osseux.L'examen a le mérite de rechercher d'autres localisations ou une ostéonécrose associée. e) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :Les infarctus osseux liés à une nécrose ischémique définitive d'un secteur médullaire sont le plus souvent asymptomatiques ou peu symptomatiques.Ils sont découverts fortuitement ou lors du bilan d'une ostéonécrose épiphysaire.
Plus rarement, le tableau clinique est aigu, pseudo-inflammatoire (infarctus médullaires aigus). VI - Orthopédie :1°) Les prothèses douloureuses :(Jenny JY 2009) (Ziza 2006) (Cotten 2008) (Essig 2004) (Paycha 2001) (Rubello 1996) ( Li 1994) (Nagoya 2008) (Pakos 2007) (Pelosi 2004) (Fernandez 2008) (Garcia Vicente 2004) (Fernandez 2004) (Maldonado 2004) (Nordin 2002) (Ziza 2000) (Pakos 2007 JIMR) (Gratz 2009) (Rivière 2008) (Elgazzar 2004)
En France, chaque année sont implantées environ 100.000 prothèses totales de hanche (PTH) et 50.000 prothèses totales de genou (PTG). Le diagnostic d'une prothèse douloureuse repose le plus souvent, non pas sur la positivité d'un examen, mais sur un faisceau d'arguments apportés par plusieurs techniques, incluant pour beaucoup d'équipes les examens isotopiques. La scintigraphie osseuse permet parfois de mettre en évidence une lésion à distance, touchant le rachis lombaire, le bassin ou le membre douloureux (métastase, fracture...).
La scintigraphie osseuse dynamique peut avoir un rôle modeste dans plusieurs pathologies liées à la prothèse, au geste chirurgical réalisé ou à un facteur surajouté (chute, algodystrophie...).
Les examens isotopiques ont un rôle significatif dans la recherche d'un descellement aseptique et d'une infection sur prothèse. 1) Analyse des images :En fonction de leur maturation, on peut observer :
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM.
- une normofixation associée à une hyperdensité TDM. 2) Localisation des lésions :Elles se localisent en situation périprothétique.Dans les PTH, elles se concentrent autour de la tête, du col de la prothèse et autour de la partie supérieure du fût fémoral. On peut les renconter dans tous les types de prothèses. 3) Description des lésions :L'imagerie TEMP/TDM met en évidence les ossifications périprothétiques.En TEMP, elles se présentent sous la forme de plages multiples d'hyperfixation intense localisées autour de la prothèse lorsqu'elles sont évolutives (1)). Il n'y a plus d'hyperfixation lorsque les ossifications sont matures (1). En TDM, elles se présentent sous la forme de multiples images hyperdenses autour de la prothèse quelque soit leur degré de maturation. L'imagerie TDM permet par ailleurs de les localiser avec précision. 4) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :Dans les ossifications évolutives, la scintigraphie osseuse dynamique montre une hyperfixation intense au temps précoce et au temps tardif.On considère que les ossifications ont fini leur maturation et peuvent être réséquées si nécessaire, lorsqu'il n'y a plus de fixation scintigraphique péri articulaire (souvent à la 2ème année). 5) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :Elles surviennent essentiellement chez l'homme, lors d'atteintes neurologiques ou sur terrain goutteux.Elles sont plus fréquentes en cas de voie d'abord latérale ou de difficultés opératoires et surtout en cas d'ossifications déjà présentes.
Sur le plan clinique, le patient se plaint de douleurs mal systématisées, plutôt de type inflammatoire, habituellement transitoires. 1) Analyse des images :En TEMP/TDM, les fractures récentes se présentent toujours sous la forme d'une hyperfixation.On peut observer :
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM.
- une hyperfixation associée à une hypodensité.
2) Localisation des lésions :Il peut s'agir de fractures fémorales corticales, de fractures acétabulaires ou de fractures du bassin, touchant en particulier le trou obturateur.3) Description des lésions :En TEMP, on observe une hyperfixation souvent intense, soit ovalaire, en particulier sur le fût fémoral, soit linéaire en particulier sur le bassin;En TDM, il peut n'exister aucune anomalie morphologique détectable. Parfois au contraire, il existe soit une image linéaire hypodense correspondant à une solution de continuité, soit une image linéaire hyperdense, correspondant à une lésion par impaction (1). 4) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :Les lésions fracturaires récentes associent une hyperfixation au temps précoce et au temps tardif.Dans les lésions anciennes et non évolutives, il n'existe plus ou très peu d'hyperfixation au temps osseux. 5) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :Les fractures périprothétiques peuvent être précoces (< 3 mois), surtout pour les prothèses sans ciment ou plus souvent tardives, essentiellement après un traumatisme minime (chute de sa hauteur) ou de façon spontanée.Ces fractures peuvent s'associer à un descellement prothétique. c) Les pathologies d'insertion :Le diagnostic des pathologies d'insertion est en général clinique, voire échographique.1) Analyse des images :Dans les lésions récentes et évolutive, on observe en TEMP/TDM :
- une hyperfixation TEMP associée le plus souvent à une normodensité TDM. 2) Localisation des lésions :Les pathologies d'insertion correspondent à une inflammation de l'insertion des tendons péri articulaires.Au niveau de la hanche, elles peuvent se localiser sur le grand ou le petit trochanter. Au niveau du genou, elles sont essentiellement sur l'insertion tibiale du tendon rotulien. 3) Description des lésions :- En TEMP, on observe une hyperfixation marquée au niveau de l'insertion tendineuse, d'allure très focalisée;- En TDM, il n'y a en général pas de modification morphologique. L'acquisition TEMP/TDM précise la localisation anatomique de l'hyperfixation. 4) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :Dans les pathologies d'insertion récentes et évolutives, La scintigraphie osseuse dynamique met en évidence une hyperfixation au temps précoce et au temps osseux en regard de la zone d'insertion osseuse.Ces remaniements disparaissent dans les lésions anciennes et non évolutives. 5) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :Les douleurs au point d'insertion tendineux orientent le diagnostic.d) La pathologie rotulienne :La rotule peut être l'objet de multiples processus pathologiques qui favorisent les phénomènes douloureux.1) Analyse des images :Dans la pathologie rotulienne évolutive, on peut observer :
- une hyperfixation TEMP associée à une normodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hypodensité TDM.
- une hyperfixation TEMP associée à une hyperdensité TDM. 2) Localisation des lésions :La lésion peut toucher la totalité de la rotule (instabilité rotulienne, syndrome rotulien, nécrose rotulienne) ou une partie seulement de la rotule (fractures).Parfois, il s'agit d'une lésion localisée à la face postérieure de la rotule, comme dans les lésions ostéochondrales. 3) Description des lésions :En TEMP/TDM on observe :
- en TEMP, une hyperfixation intense d'une partie ou de toute la rotule; 4) Intégration des données TEMP/TDM aux données de l'examen dynamique osseux :Dans les lésions récentes, la scintigraphie osseuse dynamique montre une hyperfixation tissulaire et osseuse en regard de la rotule.5) Intégration des données TEMP/TDM au contexte clinique :L'interrogatoire peut montrer le caractère mécanique des douleurs qui sont souvent liées à la flexion/extension de l'articulation.e) Le descellement aseptique et l'infection sur prothèse :Le descellement aseptique est l'une des principales causes des douleurs après pose d'une prothèse. Les infections sur prothèses articulaires sont heureusement peu fréquentes et leur taux diminue d'année en année. Il est de 1-2% pour les PTH et de 2-4% pour les PTG.
Le diagnostic d'infection sur prothèse est difficile à poser et difficile à affirmer. La difficulté est d'autant plus grande que l'infection est plus torpide.
Lorsqu'une prothèse devient douloureuse, les clichés radiographiques conventionnels sont systématiques et doivent être comparés à ceux réalisés antérieurement. Ils sont souvent normaux. Ils peuvent montrer l'apparition d'une ostéolyse ou d'un liseré radiotransparent qui sont des signes d'une faible valeur diagnostique. Par contre, le caractère évolutif de ces anomalies dans le temps prend une importance capitale pour prévoir une révision de prothèse. Aucun examen ne permet un diagnostic formel d'infection de prothèse. Le diagnostic d'infection sur prothèse repose sur un faisceau d'arguments cliniques, radiologiques, scintigraphiques et bactériologiques. Dans ce contexte, l'imagerie hybride TEMP/TDM n'est qu'un complément de l'imagerie planaire.
Sur le plan scintigraphique, l'analyse d'une prothèse doit intégrer la date d'implantation et le type de prothèse mise en place. 1) La scintigraphie osseuse dynamique :La scintigraphie osseuse dynamique est le premier temps de l'exploration isotopique des prothèses.* Evolution normale après inplantation :
Durant la période initiale, l'évaluation scintigraphique des prothèses est très difficile. En effet, après la chirurgie, il existe une hyperfixation intense au contact de l'ensemble des composantes de la prothèse, tant sur les clichés précoces que sur les clichés tardifs.
La variation du stress mécanique en fonction du type de prothèse explique la durée variable de l'hyperfixation scintigraphique. * Aspect anormaux :
Classiquement, en cas de descellement aseptique la fixation précoce du radiotraceur est normale. Par contre, au temps osseux on observe une hyperfixation franche du radiotraceur au contact de la prothèse. Cette hyperfixation peut toucher l'une des composantes de la prothèse ou l'ensemble de ses composantes.
Dans l'infection sur prothèse, la scintigraphie osseuse dynamique met en évidence une hyperfixation tissulaire et osseuse au contact d'une des composantes de la prothèse ou parfois au contact de l'ensemble des composantes de la prothèse.
Les auteurs insistent sur l'excellente valeur prédictive négative d'une scintigraphie osseuse négative (96 à 100%).
2) La scintigraphie aux leucocytes ou aux anticorps anti granulocytes :La scintigraphie aux leucocytes marqués est plus spécifique pour le diagnostic des infections sur prothèses (80%) que la scintigraphie osseuse.La technique de référence est la scintigraphie aux leucocytes marqués à l'111Indium couplée à un marquage de la moelle osseuse par des radiocolloïdes marqués au 99mTc. De plus en plus d'équipes utilisent le marquage des leucocytes à l'HMPAO-99mTc. Les auteurs insistent sur l'intérêt de comparer les images précoces aux images tardives (4h et 24h) de façon visuelle et pour certains de façon semi-quantitative. Une augmentation de l'intensité de la fixation sur les deux images successives plaide en faveur d'une infection sur prothèse articulaire. Un large défect de fixation aurait la même valeur (uniquement pour les PTH).
Les anticorps monoclonaux antigranulocytes marqués au 99mTc ont l'avantage de la simplicité technique et de l'absence de manipulation sanguine. 3) La TEP au 18FDG :La TEP au 18FDG est en cours d'évaluation dans le bilan des prothèses douloureuses.Elle ne semble pas apporter d'avantages supplémentaires par rapport aux autres techniques isotopiques. 4) L'association des techniques isotopiques :Pour augmenter l'efficacité diagnostique, les techniques isotopiques sont combinées entre elles.Il y a quelques années, la scintigraphie osseuse était associée à la scintigraphie au 67Gallium. De nos jours, la scintigraphie osseuse dynamique est associée à la scintigraphie aux leucocytes ou aux anticorps anti granulocytes. On évoque l'infection sur prothèse lorsqu'il existe, dans les mêmes territoires, sur la scintigraphie osseuse dynamique une hyperfixation franche au temps tissulaire et au temps osseux, ainsi qu'une hyperfixation franche au temps précoce et une majoration de l'hyperfixation au temps tardif de la scintigraphie aux leucocytes ou aux anticorps anti granulocytes. On retient le diagnostic de descellement aseptique lorsque, dans les mêmes territoires, la scintigraphie osseuse dynamique met en évidence une absence d'hyperfixation au temps tissulaire et une hyperfixation franche au temps osseux, ainsi qu'une absence d'hyperfixation significative au temps précoce et au temps tardif de la scintigraphie aux leucocytes ou aux anticorps anti granulocytes. 5) L'imagerie hybride TEMP/TDM :L'imagerie hybride peut être réalisée avec le 99mTc-HDP et/ou avec les leucocytes ou les anticorps antigranulocytes marqués.La TEMP-TDM localise de façon précise les anomalies observées qui sont en général au contact des différentes composantes des prothèses. Elle peut parfois montrer des anomalies des parties molles (abcès).
En TEMP, on observe une hyperfixation marquée, plus ou moins étendue au contact d'une ou de plusieurs des composantes de la prothèse étudiée ; Une hyperfixation TEMP périprothétique associée à une absence anomalie morphologique TDM se rencontre aussi bien dans les descellements aseptiques (1) que dans les infections sur prothèse (1). En cas d'ostéolyse périprothétique, la TEMP montre une image hypo, normofixante ou parfois discrètement hyperfixante, associée à une image hypodense TDM (1). Les abcès des tissus péri osseux peuvent se traduire par une hyperfixation tissulaire peu intense qui permet de les repérer et une densité TDM différente des tissus voisins qui confirme la collection (1). 6) La preuve de l'infection :La preuve de l'infection est apportée par les techniques cytobactériologiques.En pré opératoire, la ponction articulaire d'une prothèse infectée peut montrer une majoration des leucocytes (> 1700/mm3) ou des polynucléaires neutrophiles (> 65%). Ces éléments n'ont de valeur que s'il n'existe pas de maladie inflammatoire associée. Une infection torpide est prouvée par la mise en évidence d'un germe lors de la culture des prélèvements infectieux réalisés soit en pré opératoire (ponction articulaire), soit en per opératoire.
Le gold standard est la positivité des prélèvements per opératoires.
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Beeres FJP, Hogervorst M, Rhemrev SJ, Den Hollander P, Jukema GN
Lafage-Proust MH.
Reginato AJ, Falasca GF, Pappu R, McKnight B, Agha A
Chevalier X, Flipo RM, Goupille P, Schaeverbeke T, Sibilia J
Laredo J D, Lakhdari K, Bellaïche L, Hamze B, Janklewicz P, Tubiana J M
Lafforgue P, Schiano A, Acquaviva P C
Lafforgue P
Hernigou P
Granier P, Mourad M
Jenny JY
Ziza JM, Zeller V, Desplaces N, Mamoudy P
Essig J, Boussaton M, Foulquié P
Paycha F, Richard B
Rubello D, Caricasulo D, Borsato N, Chierichetti F, Zanco P
Li DJ, Miles KA, Wraight EP
Nagoya S, Kaya M, Sasaki M, Tateda K, Yamashita T
Pakos EE, Trikalinos TA, Fotopoulos AD, Ionnidis JPA
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Garcia Vicente AM, Poblete Garcia VM, Cortes Romera M, Talavera Rubio P, Ruiz Solis S, Rodaldo Marina S, Soriano Castrejon A
Fernandez Ph, Monet A, Guyot M, Jeandot R
Maldonado A, Suarez JP, Dominguez ML
Nordin JY, Court C
Ziza JM, Mamoudy P
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Rivière A, de Clermont H, Farid K, Guyot M, Jeandot R, Dauchy F, Allard M, Dupon M, Fernandez P
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Tous droits réservés Copyright & copy; 1998, Dr Ph Granier Date de création : 16/08/09 Date de mise à jour : 19/11/09 |