M B., 60 ans, est adressé pour bilan de douleurs lombaires et de l'hémi-bassin gauche. Les douleurs sont essentiellement mécaniques. Elles existent depuis des années, mais se sont majorées récemment, sans facteur déclenchant. Les clichés radiographiques n'ont pas montré de lésion du rachis lombaire, mais ont objectivé une tumeur de chaque aile iliaque, d'allure a priori bénigne. La scintigraphie osseuse corps entier a montré des remaniements de l'axe rachidien cervical moyen et lombaire moyen, d'allure arthrosique. Il existe une hyperfixation des articulations périphériques qui prédomine sur les épaules et le genou droit, d'allure arthrosique. On ne visualise pas d'anomalie de fixation notable sur le bassin. Il n'existe pas d'autre anomalie osseuse évolutive par ailleurs. L'étude TEMP/TDM centrée sur le rachis lombaire, le bassin et l'extrémité supérieure des fémurs a montré : - Une volumineuse tumeur osseuse de l'aile iliaque droite, d'allure bénigne. - Une tumeur osseuse moins volumineuse de l'aile iliaque gauche, d'allure bénigne. Ce cas clinique illustre les difficultés du diagnostic d'une lésion osseuse découverte par hasard. Il est impératif dans un premier temps de rechercher des signes de lésion agressive. En présence d'une lésion d'allure bénigne,il est toujours intéressant d'approcher l'étiologie de la lésion, de façon à prévoir le risque éventuel de dégénérescence. En cas de risque de dégénérescence, il faut soit programmer une simple surveillance, soit discuter d'un geste chirurgical radical d'emblée. Lorsque la lésion n'a aucun potentiel agressif ou ne comporte aucun risque de dégénérescence, aucune mesure de surveillance n'est nécessaire. La scintigraphie osseuse, couplée à la TEMP/TDM, peut apporter des renseignements intéressants lorsqu'une lésion osseuse est mise en évidence, comme l'illustre ce cas clinique. Toutefois, c'est clairement le bilan morphologique (TDM et/ou IRM) qui doit être utilisé pour l'évaluation de ce type de pathologie. Il est souvent complété par un geste de biopsie. Le suivi du patient a montré que ces lésions osseuses étaient en fait connues depuis plusieurs années et ne s'étaient pas modifiées.