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M F., 69 ans, est adressé pour bilan de douleurs de la hanche droite.
Il se plaint depuis environ six mois d'une douleur de la hanche droite, localisée à la région inguinale et à la fesse, essentiellement de type mécanique, à la marche et à l'appui.
Il n'y a pas eu de facteur déclanchant, et en particulier pas de chute.
Il s'agit d'un patient porteur d'une prothèse totale de hanche droite mise en place il y a 13 ans et d'une prothèse totale de hanche gauche mise en place il y a 15 ans.
Les clichés radiographiques n'ont pas révélé d'anomalie au contact de la prothèse de hanche droite.

La scintigraphie osseuse dynamique a montré :
- au temps tissulaire, une hyperfixation modérément intense en regard du cotyle droit et de la partie supérieure du fémur droit;
- au temps osseux, une hyperfixation d'intensité modérée en regard du cotyle droit et de l'extrémité supérieure du fémur droit.
Par ailleurs, il existe une hyperfixation un peu trop marquée au contact de la composante fémorale de la PTH droite.
A gauche, on note de même une fixation un peu trop marqué au contact de la composante fémorale de la PTH gauche.
On observe enfin une hyperfixation d'allure arthrosique des articulations périphériques.
Il n'existe pas d'autre anomalie osseuse évolutive.

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Temps tissulaire


Corps entier 1


L'étude TEMP/TDM centrée sur le bassin et les fémurs a montré :
- Un probable descellement cotyloïdien droit.
- Une mauvaise tolérance de la composante fémorale de la PTH droite (début de descellement?).

Le patient est revu un peu plus de deux ans plus tard pour exploration d'un écoulement séreux à partir d'une cicatrice chirurgicale localisée à la région postérieure du tiers supérieur de la cuisse droite.
Le cotyle droit a été changé il y a 18 mois.
Une collection localisée à la région postéro-externe du tiers supérieur de la cuisse droite a été drainée il y a un mois environ, et depuis il existe un écoulement séreux permanent qui nécessite un méchage journalier.
Le patient signale une chute environ deux mois auparavant avec impact sur la cuisse droite.
Biologiquement, il existe un petit syndrome inflammatoire.
Par contre, le patient ne présente aucune douleur.

La scintigraphie osseuse dynamique a montré :
- au temps tissulaire, une hyperfixation franche qui se projette en regard de la région externe de la cuisse droite, au contact de l'extrémité supérieure du fémur droit. Il existe par ailleurs une discrète hyperfixation autour du col de la PTH droite et peu être en regard de la région postérieure du tiers supérieur de la cuisse droite;
- au temps osseux, une hyperfixation d'intensité modérée en regard de la région externe de l'extrémité supérieure du fémur droit, ainsi qu'un petit foyer en regard de la partie postérieure du col de la PTH droite.
Il semble également existe une discrète hyperfixation postérieure, de localisation probablement extra-osseuse, qui se projette en regard du tiers supérieur de la cuisse droite.
Par rapport à l'examen précédent, il n'existe pas d'autre anomalie significative, en particulier sur les fût fémoraux au contact des deux PTH.

Temps tissulaire


Corps entier 2


L'étude TEMP/TDM centrée sur le bassin et les fémurs a montré :
- Des calcifications périprothétiques droites modérément évolutives.
- Une suspicion d'infection sur PTH droite.

L'hypothèse d'une infection de prothèse est évoquée et une scintigraphie aux anticorps antigranulocytes est proposée.

Le patient est revenu environ un mois plus tard pour réaliser la scintigraphie aux anticorps antigranulocytes marqués (Leukoscan-99m-Tc) qui montre :
- Sur les clichés précoces à la 6ème heure, une hyperfixation qui se projette en regard de la région externe du tiers supérieur de la cuisse, sans doute en dessous du grand trochanter, ainsi qu'une hyperfixation focalisée, plus bas située, postérieure, en regard du tiers supérieur de la cuisse droite;
- Sur les clichés tardifs à la 24ème heure, on retrouve les mêmes foyers d'hyperfixation.
Ces anomalies plaident en faveur d'une pathologie infectieuse sur prothèse de hanche.
De plus, l'image de la 24ème heure met en évidence une hyperfixation intense, antérieure, verticale, étendue, qui se projette de la région abdominale gauche à la région inguinale gauche, d'étiologie litigieuse.

Leukoscan


L'étude TEMP/TDM au Leukoscan centrée sur le bassin et les fémurs a montré :
- Une probable infection sur prothèse de hanche droite.
- Une volumineuse hernie inguinale gauche.

Le diagnostic d'infection sur prothèse est toujours difficile à poser.
La scintigraphie aux anticorps antigranulocytes (Leukoscan-99mTc) est une aide précieuse.
Elle est cependant moins performante que la scintigraphie aux globules blancs marqués.
Cependant, celle-ci n'est pas réalisée dans tous les centres.

Dans le cas présent, la scintigraphie au Leukoscan a montré deux foyers suspect d'infection, l'un au niveau de la partie supérieure de la diaphyse fémorale droite, l'autre au niveau de la région postérieure du tiers supérieure de la cuisse droite.

Par ailleurs, l'interrogatoire a posteriori du patient a retrouvé la notion d'une hernie inguinale gauche, parfois douloureuse, qui devait prochainement être opérée.
La fixation du Leukoscan sur l'intestin au sein de la hernie peut témoigner d'une souffrance de l'anse digestive intra-herniaire.

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Date de création : 26/12/11
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