Mme J., 45 ans, est adressée pour bilan de douleurs thoraciques inférieures droites. Les douleurs ont débuté il y a environ un mois, de façon semble-t-il brutale. Elles sont essentiellement mécaniques. L'interrogatoire ne retrouve pas de facteur déclenchant ou de traumatisme. Dans ses antécédents on retient la notion d'une maladie de Lobstein. Les clichés radiographiques ne mettent pas en évidence d'anomalie rachidienne ou costale. La scintigraphie osseuse corps entier a montré au moins deux foyers d'hyperfixation en regard du gril costal inférieur droit, tout à fait évocateurs de fractures de côtes. Il n'existe pas d'autre anomalie osseuse évolutive par ailleurs. Un an plus tard, la patiente est à nouveau adressée au service pour bilan de douleurs de la cheville droite. Les examens réalisés ont montré une ténosynovite des péroniers latéraux. L'examen scintigraphique a pour but d'éliminer une lésion osseuse fracturaire occulte associée. La scintigraphie osseuse corps entier ne montre pas de foyer osseux évolutif en regard du pied droit ou de la cheville droite. Les foyers costaux observés un an auparavant ont disparu, ce qui signe la consolidation des fractures de côtes observées. Il n'existe pas d'autre anomalie osseuse évolutive par ailleurs. Trois ans plus tard, la patiente est à nouveau explorée dans le service pour bilan de douleurs de la cheville gauche et du pied gauche. A l'interrogatoire on retrouve la notion d'une fracture de la cheville gauche il y a un an, avec semble-t-il lésions bimalléolaires traitées orthopédiquement. La patiente se plaint d'une douleur qui touche essentiellement la cheville gauche, de type mécanique, mais avec des douleurs spontanées et nocturnes, associées à une hyperesthésie cutanée. Ces anomalies font évoquer une algodystrophie. La scintigraphie osseuse dynamique montre : - au temps tissulaire, une discrète hyperfixation focalisée en regard de la cheville gauche; - au temps osseux, un discret foyer d'hyperfixation postérieur qui se projette en regard de la cheville gauche. Il existe de plus une hyperfixation de très faible intensité, plus diffuse, qui se projette en regard du pied gauche et de la cheville gauche, peu typique d'une algodystrophie évolutive. Il n'existe pas de séquelle objectivable des fractures survenues il y a un an. L'étude TEMP/TDM centrée sur les pieds et les chevilles a montré : - Une fracture par insuffisance osseuse qui touche essentiellement le versant talien de l'articulation sous talienne postérieure gauche. - L'absence de séquelle des fractures de la cheville gauche survenues il y a un an. La maladie de Lobstein est responsable d'une fragilité osseuse et des tendons. Elle explique très vraisemblablement les différentes pathologies présentées par la patiente.