Mme E., 35 ans, est adressée pour explorer des douleurs du pied gauche. Il s'agit de douleurs chroniques du compartiment médial du pied gauche, essentiellement de type mécanique. Dans ses antécédents, on retient une fracture malléolaire latérale de la cheville gauche trois ans auparavant et des entorses à répétition. Les clichés radiographiques sont sans particularité. La scintigraphie osseuse dynamique a montré : - au temps tissulaire, une discrète hyperfixation du compartiment médial du tarse postérieur gauche; - au temps osseux, une hyperfixation focalisée du compartiment médial du tarse postérieur gauche. Il semble existe une image identique, mais de plus faible intensité du côté droit. Il existe par ailleurs sur les clichés corps entier une hyperfixation modérée des articulations périphériques d'allure arthrosique. Enfin, on observe une hyperfixation plus marquée de l'épaule gauche liée à une algodystrophie après une chirurgie de la coiffe des rotateurs. Il n'existe pas d'autre anomalie osseuse d'allure évolutive.

L'étude TEMP/TDM centrée sur les pieds et les chevilles a montré :
- Une tendinopathie d'insertion évolutive du tendon du muscle tibial postérieur gauche sur un os naviculaire accessoire de type III.
- Une tendinopathie d'insertion peu à non évolutive du tendon du muscle tibial postérieur droit sur un os naviculaire accessoire de type III.

L'os naviculaire accessoire de type III correspond à un ossicule soudé à l'os naviculaire et formant un tubercule médial hypertrophié, sur lequel vient s'insérer le tendon du muscle tibial postérieur.
Il est souvent bilatéral.
Chez cette patient, la douleur se localisait précisément sur le tubercule médial du naviculaire gauche.
Le caractère chronique des douleurs et l'absence de traumatisme récent ont fait retenir le diagnostic de tendinopathie évolutive.
A droite, il n'existait pas de symptomatologie douloureuse.
La présence d'une faible hyperfixation en regard du tubercule médial du naviculaire droit fait proposer le diagnostic de tendinopathie non évolutive chez cette patiente en surcharge pondérale et aux antécédents d'entorses multiples.