Sclérodermies
Plan : 1°) Généralités2°) Clinique3°) Biologie4°) Scintigraphie osseuse5°) Bibliographie
Il s'agit d'une maladie auto-immune systémique, caractérisée par des anomalies microcirculatoires compliquées d'une accumulation de collagène, qui touche préférentiellement la peau, le tube digestif, le poumon et le rein.
a) Signes ostéo-articulaires et musculaires (environ 30% des cas) :- Les atteintes articulaires de la sclérodermie sont inaugurales dans 12-65% des cas.Elles apparaissent au cours de l'évolution chez plus de 50% des patients. Il s'agit surtout d'arthralgies, avec raideur des doigts, des mains et des poignets. Il existe souvent une synovite articulaire associée. Parfois, il s'agit d'une oligo ou d'une polyarthrite à prédominance distale, avec des signes inflammatoires locaux et une raideur matinale touchant essentiellement les petites articulations des mains, des poignets et des chevilles. L'atteinte articulaire est le plus souvent non érosive. - L'atteinte osseuse est liée à des érosions avec acro-ostéolyse qui touchent surtout les phalanges digitales terminales (29-80% des patients). La résorption osseuse peut également toucher les phalanges intermédiaires des doigts, les orteils, le carpe, l'avant-bras, les côtes, la mandibule. Les acro-ostéolyses sont souvent associées à des calcifications sous-cutanées. De façon exceptionnelle, des ostéonécroses ischémiques multifocales ont été décrites, en particulier sur les hanches et les chevilles, sans rapport avec une corticiothérapie et parfois en l'absence d'arthropathies. - La calcinose est liée à des dépôts de cristaux d'hydroxyapatite dans les tissus sous-cutanés (20-30% des patients). Elle est parfois précoce. Les dépôts calciques sous-cutanés sont le plus souvent indolores, mais sont parfois responsables d'une réaction inflammatoire douloureuse et d'une fistulisation à la peau. Ils se localisent surtout au niveau des mains et des zones de microtraumatismes (genoux, coudes, avant-bras). Des calcifications intervertébrales, localisées en périphérie des disques intervertébraux ont été décrites, en particulier sur le rachis thoracique et le rachis lombaires. Ces calcifications sont non douloureuses. Les calcifications sont de taille variable et aboutissent parfois à une calcinose pseudotumorale. b) Phénomène de Raynaud (95% des cas) :Il peut précéder l'apparition de la maladie de plusieurs années.L'atteinte est souvent bilatérale et symétrique. Contrairement aux formes idiopathiques, il touche tous les doigts, y compris le pouce, ainsi que d'autres extrémités (nez, oreilles). Il n'y a pas de rémission estivale. Il peut être sévère, avec des troubles trophiques digitaux à type de cicatrices pulpaires, d'ulcérations pulpaires, de nécrose pulpaire. c) Signes cutanés :Il existe classiquement une sclérodactylie et parfois une sclérose des bras, du tronc, du visage, des troubles de la pigmentation, des télangiectasies diffuses et des anomalies microcirculatoires (nécroses distales, acro-ostéolyses).Au niveau de la main, les doigts sont figés en flexion (mains en griffes). Les télangiectasies se localisent essentiellement sur le visage, les lèvres, la langue et les paumes. d) Signes digestifs :On observe surtout une atteinte de la mobilité oesophagienne (atonie) responsable d'un reflux gastro-oesophagien.e) Signes pleuropulmonaires :On rencontre surtout une pneumopathie interstitielle qui peut évoluer vers une fibrose pulmonaire.L'HTAP est souvent tardive. f) Atteintes rénales :Il s'agit surtout de lésions microcirculatoires, avec HTA sévère et insuffisance rénale rapidement progressive.g) Manifestations cardiaques :On rencontre surtout une cardiomyopathie secondaire à une micro-angiopathie.h) Autres manifestations cliniques :On peut mettre en évidence un syndrome sec (fibrose des glandes salivaires), une névralgie du trijumeau, une atteinte oculaire.
La VS est souvent normale, sauf s'il existe une hypergammaglobulinémie (30% des cas).
Lorsqu'elle est prescrite, la scintigraphie osseuse doit comprendre une étude dynamique centrée sur les articulations douloureuses.
En cas d'arthralgies, la scintigraphie osseuse trois temps ne montre pas d'hyperfixation en regard des articulations douloureuses.
La scintigraphie osseuse n'a pas d'indication dans les sclérodermies.
Rhumatologie - Connaissances et pratique Collège Français des Enseignants en Rhumatologie Masson, Paris 2002
- Cotten A, Hachulla E
- Fossaluzza V, Peressini A, De Vita S
- Misra R, Darton K, Jewkes RF, Black CM, Maini RN
- Nielsen AO, Brun B, Secher L
- Toledano C
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