Polychondrite chronique atrophiante
Plan : 1°) Généralités2°) Clinique3°) Biologie4°) Examens radiologiques5°) Scintigraphie osseuse6°) Bibliographie
La polychondrite est une connectivite rare, de cause inconnue, qui se traduit par une inflammation épisodique et récurrente des structures cartilagineuses.
Les manifestations initiales de la maladie sont multiples et variables. a) Chondrites :La présence de chondrites est indispensable au diagnostic de la polychondrite atrophiante.Elles sont souvent transitoires. Elles évoluent dans un premier temps sous la forme de poussées inflammatoires, puis peuvent évoluer vers une phase d'atrophie définitive des cartilages atteints. 1) Chondrite du pavillon de l'oreille (85% des cas) :On retrouve une tuméfaction uni ou bilatérale, chaude, rouge ou violacée, douloureuse spontanément ou au contact.Cette symptomatologie régresse en quelques jours ou quelques semaines. La fréquence des poussées est variable et l'évolution vers l'atrophie est inconstante. On peut quelquefois retrouver des calcifications. La biopsie montre une association évocatrice d'infiltrats inflammatoires et de lésions dégénératives du cartilage. 2) Chondrite nasale (65% des cas) :Elle se manifeste par une tuméfaction nasale modérément inflammatoire.Au stade atrophique, on observe une déformation acquise, définitive, en " selle ", liée à un effondrement de la cloison cartilagineuse. 3) Chondrite de l'arbre respiratoire (55% des cas) :Elles touchent plus souvent la femme.Les chondrites de l'arbre respiratoire aboutissent à une obstruction des voies aériennes, liée à l'inflammation bronchique, à la destruction progressive du cartilage laryngo-trachéal, puis à une fibrose cicatricielle. L'atteinte du larynx est responsable de douleurs spontanées ou provoquées par la palpation et d'une dysphonie ou d'une aphonie. Il peut survenir des sténoses laryngées irréversibles, responsables d'une dyspnée à prédominance inspiratoire. L'atteinte de la trachée et des bronches proximales entraîne une dyspnée expiratoire et parfois des douleurs, une toux et des infections broncho-pulmonaires répétées. La maladie peut se compliquer d'une insuffisance respiratoire obstructive grave du fait de sténoses définitives et/ou d'une chondromalacie. 4) Chondrite des cartilages costaux (35% des cas) :Elles peuvent se traduire par des douleurs thoraciques, responsables d'errements diagnostics.b) Manifestations extra-chondritiques :Elles sont parfois inaugurales et souvent au premier plan.1) Signes généraux :On retrouve souvent de la fièvre, un amaigrissement, une anorexie lors des poussées de la maladie.2) Manifestations rhumatologiques (70-85% des cas) :Leur évolution est indépendante de celle des chondrites.Il s'agit parfois d'arthralgies ou d'une monoarthrite aigue. Le plus souvent, il s'agit d'une oligoarthrite ou d'une polyarthrite intermittente, asymétrique, migratrice, non érosive, non déformante. Elle touche plus souvent les chevilles, les poignets, les interphalangiennes des doigts, les métacarpophalangiennes, les genoux et les coudes. On peut également retrouver une atteinte des articulations chondro-sternales, de l'articulation manubrio-sternale, de la symphyse pubienne et de l'articulation temporo-mandibulaire. Des cervicalgies et des lombalgies inflammatoires sont également signalées. Si l'atteinte est érosive ou destructrice, il convient de rechercher une association avec un rhumatisme inflammatoire chronique. 3) Manifestations audio-vestibulaires (40% des cas) :Une surdité de perception uni ou bilatérale brutale et un syndrome vestibulaire peuvent survenir au cours de l'évolution de la maladie.4) Manifestations oculaires (60% des cas) :Il s'agit surtout d'une épisclérite, d'une sclérite ou d'une conjonctivite.5) Manifestations cardio-vasculaires (20% des cas) :On retrouve des valvulopathies, essentiellement à type d'insuffisance aortique.On peut également rencontrer des troubles du rythme ou de la conduction, un anévrisme de l'aorte thoracique ascendante, une sténose d'un gros tronc artériel. 6) Manifestations dermatologiques (20-40% des cas) :On observe une vascularite (purpura infiltré, livedo).On peut également rencontrer une aphtose bipolaire ou unipolaire, des hypodermites et des phlébites superficielles. 7) Manifestations rénales :Elles sont rares, essentiellement à type de glomérulonéphrite nécrosante.8) Manifestations neurologiques :Elles sont rares et de type varié (hémiplégie, syndrome cérébelleux, diplégie faciale…).
On retrouve classiquement un syndrome inflammatoire marqué au cours des poussées.
Des calcifications extensives des cartilages costaux et parfois une réaction périostée ont été décrits.
Une hyperfixation intense des cartilages costaux, du sternum et de la région du larynx a été signalée dans la polychondrite atrophiante.
Chapitre 2 : Maladies systémiques et vascularites Imagerie musculosquelettique - Pathologies générales - A Cotten Editions Masson, 2005:45-67
- Güngör F, Ozdemir T, Tunçdemir F, Paksoy N, Karayalçin B, Erkiliç M
- Imanishi Y, Mitogawa Y, Takizawa M, Konno S, Samuta H, Ohsawa A, Kawaguchi A,
Fujikawa M, Sakaida H, Shinagawa T, Yamashita H
- Papo T
- ter Borg EJ, Piers A, Thijn CJ
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