Fièvre méditerranéenne familiale
Plan : 1°) Généralités2°) Clinique3°) Biologie4°) Examens radiologiques5°) Scintigraphie osseuse6°) Bibliographie
La fièvre méditerranéenne familiale ou maladie périodique est une maladie inflammatoire, héréditaire, autosomique récessive rare, qui touche surtout les juifs séfarades, les arméniens, les turcs et les arabes.
Il existe deux phénotypes différents. a) Manifestations paroxystiques :La fièvre méditerranéenne familiale se présente classiquement sous la forme d'épisodes brefs mais récurrents de fièvre, de douleurs abdominales ou thoraciques et de douleurs articulaires, parfois associés à des polysérites (péritonite, pleurite, synovites).
Les symptômes surviennent plus d'une fois sur deux dans les dix premières années de la vie et dans plus de 8 fois sur 10 avant l'âge de 20 ans. 1) Accès fébriles :La température augmente de façon brusque à 38-39°c, voire à 40°C en quelques heures.La fièvre est isolée ou accompagnée de manifestations viscérales. Elle décroît au bout de 12 à 24 heures. Cette décrue est parfois retardée de plusieurs jours, surtout s'il existe des manifestations articulaires associées. 2) Accès péritonéal :C'est la manifestation la plus caractéristique et la plus fréquente avec la fièvre (90% des cas).Il se présente souvent sous la forme d'une crise aigue abdominale pseudo-chirurgicale. Il s'agit d'un tableau de péritonite paroxystique bénigne qui peut conduire à la chirurgie si le diagnostic n'est pas reconnu. La douleur régresse spontanément en 6 à 12 heures et disparaît en 24 à 48 heures. Il existe souvent une diarrhée transitoire. 3) Crises articulaires :La fréquence des manifestations articulaires est plus élevée chez l'enfant (60%) que chez l'adulte (30%).Elles peuvent être inaugurales (30% des cas). Elles touchent surtout les grosses articulations (genou, cheville, hanche, épaule). Il s'agit parfois d'arthralgies. Elles se présentent habituellement comme une monoarthrite, plus rarement comme une oligoarthrite ou une polyarthrite, avec gonflement articulaire. Les accès sont le plus souvent aigus. Un épanchement articulaire fugace peut être mis en évidence et ponctionné. Le liquide articulaire est stérile et très riche en polynucléaires neutrophiles non altérés. L'acmé survient spontanément en 2 à 3 jours et la régression en une semaine environ, le plus souvent sans séquelle. Les accès articulaires sont récurrents, souvent accompagnés de fièvre pendant 24 à 48 heures et sont calmés par la Colchicine. Parfois, l'atteinte articulaire est plus prolongée, surtout au genou et à la hanche, sous la forme d'une monoarthrite chronique, avec attitude en flessum. Il existe une déminéralisation osseuse importante. La régression est lente, en plusieurs mois à un an, le plus souvent sans séquelle. Toutefois, il existe des arthropathies destructrices chroniques. 4) Accès thoraciques :On observe parfois un tableau de pleurésie aigue fébrile qui régresse en 24 à 48 heures.5) Signes cutanés :Il peut survenir un érythème érysipélatoïde touchant les membres inférieurs.Parfois, il existe une vascularite ressemblant à la périartérite noueuse ou au purpura rhumatoïde. 6) Autres manifestations :De multiples manifestations plus rares peuvent être associées, comme une orchite aigue unilatérale, une péricardite ou une méningite périodique aseptique.Les myalgies fébriles ne sont pas rares. b) Anomalies persistant dans l'intervalle des crises :Entre les crises paroxystiques on peut retrouver une hépatomégalie, une splénomégalie ou une néphropathie, essentiellement amyloïde.c) Amylose de la maladie périodique :Elle touche principalement les juifs originaires d'Afrique du nord et les turc.Elle complique le plus souvent une maladie périodique déjà connue et débute chez les patients jeunes, souvent avant 20 ans. Le premier signe est une protéinurie. Elle évolue vers l'insuffisance rénale terminale. Le traitement préventif par la colchicine prévient sa survenue.
Aucune anomalie biologique n'est spécifique.
Les anomalies radiologiques apparaissent après plusieurs poussées articulaires.
Une acquisition dynamique centrée sur les zones douloureuses est nécessaire.
La scintigraphie osseuse met en évidence une hyperfixation articulaire, qui correspond le plus souvent à une synovite.
Chapitre 2 : Maladies systémiques et vascularites Imagerie musculosquelettique - Pathologies générales - A Cotten Editions Masson, 2005:45-67
- Dervichian M, Courillon-Mallet A, Cattan D
- Vinceneux P, Pouchot J
- Yildiz M, Tunc SE, Sahin M, Okudan B, Aydin O, Suslu H, Ozbek M
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