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Rhumatisme des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin



Plan :

go1°) Généralités
go2°) Clinique
go3°) Biologie
go4°) Examens radiologiques
go5°) Scintigraphie osseuse
go6°) Complications
go7°) Associations
go8°) Bibliographie

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1°) Généralités :

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(Cotten 2005) (Puéchal 2005)

Les entérocolopathies inflammatoires ou maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) regroupent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique.
L'atteinte ostéoarticulaire survient chez 25 à 30% de patients.

2°) Clinique :

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(Cotten 2005) (Puéchal 2005)

a) Manifestations périphériques :

Ce sont les plus fréquentes des manifestations extra-digestives des MICI (10 à 20%).
Elles touchent autant l'homme que la femme.
Il peut s'agir d'arthralgies accompagnant les poussées évolutives de la maladie digestive.
Il s'agit le plus souvent d'une oligoarthrite asymétrique, transitoire, migratrice, touchant principalement les grosses articulations des membres inférieurs (genou, cheville).
Elles peuvent toucher plus rarement les coudes, les poignets, les doigts et les épaules.
Ces arthrites sont le plus souvent non destructrices.
Cette oligoarthrite est très rarement inaugurale.
Le plus souvent, elle survient après plusieurs années d'évolution de la maladie digestive, à l'occasion d'une poussée évolutive.
L'évolution des signes rhumatologiques suit en général celle des signes digestifs.
On peut trouver une enthésite périphérique isolée, notamment du tendon calcanéen (7% des cas).
Des dactylites ou orteils en saucisse sont possibles.

b) Manifestations axiales :

Elles peuvent se limiter à une sacro-iliite isolée qui se rencontre chez 4 à 18% des patients, avec une discrète prédominance féminine.
Cette sacro-iliite est asymptomatique chez 90% des patients.
Elle est modérée sur le plan radiologique et habituellement bilatérale.
Sa présence est corrélée à la durée de la maladie digestive, mais pas à la présence de l'antigène HLA B27.

Parfois, il s'agit d'une spondylarthrite qui touche 5 à 10% des patients avec une légère prédominance masculine.
On observe une atteinte inflammatoire du rachis, des sacro-iliaques et appendiculaire proximale dont la séméiologie radiologique est similaire à celle de la spondylarthrite ankylosante.
La sacro-iliite est asymétrique.
Mais on retrouve une plus grande fréquence des arthrites périphériques et une évolution plus sévère.
Dans 1/3 des cas elle se développe avant les manifestations digestives.
Elle n'est pas influencée par l'atteinte intestinale.
L'antigène HLA B27 est présent dans 50 à 75% des cas.

c) Manifestations extra-rhumatologiques :

On observe fréquemment des signes cutanés (érythème noueux) ou oculaires (uvéite).

3°) Biologie :

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(Cotten 2005) (Puéchal 2005)

Il existe un syndrome inflammatoire biologique non spécifique.
L'antigène HLA B27 est retrouvé de façon variable, essentiellement dans les formes axiales.
Le liquide articulaire est de type inflammatoire.
La biopsie synoviale est non spécifique.

4°) Examens radiologiques :

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(Cotten 2005) (Puéchal 2005)

Les radiographies sont souvent normales ou montrent une tuméfaction des parties molles ou une raréfaction osseuse.

5°) Scintigraphie osseuse :

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(Cotten 2005) (Elgazzar 2004) (Granier 2011) (Puéchal 2005)

Le protocole d'examen est classique avec une étude dynamique, un balayage corps entier et éventuellement une acquisition TEMP/TDM en fonction des localisations pathologiques.

La scintigraphie osseuse montre une hyperfixation asymétrique des grosses articulations des membres inférieurs (genoux, chevilles) et plus rarement des coudes, des poignets, des doigts, des épaules et parfois des sacro-iliaques et du rachis.
La TEMP-TDM n'est le plus souvent pas utile.
Elle peut montrer une sacro-iliite unilatérale ou bilatérale peu marquée en regard des foyers d'hyperfixation.
Elle peut également mettre en évidence des parasyndesmophytes qui différent des syndesmophytes par leur aspect plus irrégulier et plus épais, par une base d'implantation plus large, localisée au-dessus des coins vertébraux et par leur distribution habituellement unilatérale ou asymétrique.

La scintigraphie osseuse n'a classiquement pas d'intérêt dans le diagnostic du rhumatisme des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin.
Cependant, elle peut révéler les signes caractéristiques de cette pathologie au cours d'un bilan de polyalgies.

6°) Complications :

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(Cotten 2005) (Puéchal 2005)

Les complications sont retrouvées essentiellement dans la maladie de Crohn.
Elles sont infectieuses (abcès du psoas, arthrite septique de hanche, spondylodiscite…), iatrogènes (ostéonécrose, ostéoporose cortisonique) ou osseuses (ostéomalacie, syndrome de malabsorption, granulome osseux).

7°) Associations :

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(Cotten 2005) (Puéchal 2005)

On peut observer un hippocratisme digital et une ostéoarthropathie hypertrophiante.

7°) Maladie de Whipple :

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(Cotten 2005) (Puéchal 2005)

Il s'agit d'une infection bactérienne chronique multisystémique et curable, due à Tropheryma Whippelii qui touche essentiellement les patients de sexe masculin d'âge moyen (80% d'hommes).
Les ¾ des patients ont une atteinte articulaire qui précède le diagnostic de plusieurs années.
Les patients présentent parfois des arthralgies.
Il s'agit le plus souvent d'arthrites touchant essentiellement les grosses articulations.
Le tableau le plus habituel est celui d'une oligo ou d'une polyarthrite intermittente, migratrice, marquée par des poussées itératives, avec résolution complète.
Parfois, elle peut se présenter sous la forme d'une polyarthrite chronique le plus souvent non destructrice.
Une atteinte axiale est moins fréquente (6 à 40%), avec sacro-iliite uni ou bilatérale, quasi asymptomatique.
Une ostéoarthropathie hypertrophiante est très rare.
L'antigène HLA B27 est retrouvé chez 28% des patients.
Il existe un syndrome inflammatoire biologique avec augmentation de la VS et de la CRP.
La recherche de facteur rhumatoïde et d'anticorps antinucléaires est négative.

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8°) Bibliographie :

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- Cotten A, Da Silva J, Guyot-Drouot MH, Flipo RM
Chapitre I : Rhumatismes inflammatoires chroniques
Imagerie musculosquelettique - Pathologies générales - A Cotten
Editions Masson, 2005:1-44

- Elgazzar AH
Orthopedic Nuclear Medicine
Springer-Verlag Berlin Heidelberg 2004

- Granier P, Mourad M
Exploration des polyalgies par la scintigraphie osseuse planaire couplée à la TEMP/TDM
Médecine Nucléaire 2011;35:71-82

- Puéchal X, Dernis E
Manifestations articulaires des affections intestinales
Encycl Méd Chir (Elsevier Masson SAS, Paris) Appareil locomoteur, 14-242-A-10,2005

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Copyright & copy; 1998, Dr Ph Granier
Date de création : 19/04/11
Date de mise à jour :