Arthrites réactionnelles
Plan :
|
|
![]() |
Les arthrites réactionnelles se définissent par l'inflammation d'une ou de plusieurs articulations, déclenchée par une infection bactérienne siégeant à distance.
Ce sont des arthrites aseptiques qui surviennent dans le mois qui suit une infection bactérienne d'origine digestive ou urogénitale.
Lorsque la porte d'entrée est génitale, les germes sont le plus souvent chlamydia trachomatis (40 à 50% des cas) et ureaplasma urealyticum.
Les arthrites surviennent de façon sporadique, après une infection à type d'urétrite ou de cervicite.
Lorsque la porte d'entrée est digestive, les germes sont alors salmonella enteritidis, yersinia enterocolitica, shigella flexneri, campylobacter jejuni.
Les arthrites se manifestent sous la forme de petites épidémies.
Certains auteurs étendent le concept d'arthrite réactionnelle à d'autres germes (chlamydia pneumoniae) et à d'autres portes d'entrée (instillation vésicale de BCG).
Les arthrites réactionnelles seraient en voie de diminution dans les pays occidentaux.
Leur incidence est estimée entre 0,1 et 0,2‰.
Leur fréquence est équivalente chez l'homme et chez la femme pour les arthrites réactionnelles post-entéritiques.
Par contre, elle est plus élevée chez les hommes pour les arthrites réactionnelles après une urétrite.
2°) Clinique : |
![]() |
Le diagnostic doit être évoqué devant une monoarthrite ou une oligoarthrite des membres inférieurs chez un jeune entre 20 et 30 ans.
L'interrogatoire recherche la notion d'une urétrite, d'une conjonctivite ou d'un épisode diarrhéïque dans les 3 à 4 semaines qui ont précédé les manifestations articulaires.
3°) Biologie : |
![]() |
Le syndrome inflammatoire est parfois important.
Les anticorps anti-nucléaires et le facteur rhumatoïde sont négatifs.
Le liquide synovial est inflammatoire, sans cristaux, ni germes.
Le groupage HLA B27 est positif dans 60 à 80 % des cas.
En fait, l'association au groupe HLA B27 est variable en fonction du germe.
Le germe peut parfois être identifié au niveau du foyer infectieux initial (frottis urétral, coproculture).
Les sérologies spécifiques sont peu utiles (IgM, majoration des IgG, IgA).
4°) Examens radiologiques : |
![]() |
Au début les radiographies sont normales.
Lorsque la pathologie dure, on peut observer des lésions identiques à celles de la spondylarthropathie psoriasique.
Les membres inférieurs sont fréquemment atteints et notamment les pieds.
Par contre, les interphalangiennes distales et les houppes phalangiennes sont plus rarement atteintes.
On observe peu de raréfaction osseuse, des reconstructions osseuses fréquentes, des parasyndesmophytes, une sacro-iliite unilatérale.
5°) Scintigraphie osseuse : |
![]() |
Le protocole d'examen est classique avec une étude dynamique, un balayage corps entier et éventuellement une acquisition TEMP/TDM en fonction des localisations pathologiques.
La scintigraphie osseuse révèle une hyperfixation asymétrique des genoux, des chevilles, des métatarso-phalangiennes et parfois des poignets aux trois temps de l'examen.
Elle peut plus rarement révéler une sacro-iliite asymétrique, une atteinte rachidienne, des ténosynovites, des enthésopathies.
La TEMP/TDM peut montrer une sacro-iliite unilatérale en regard des foyers d'hyperfixation.
Elle peut également mettre en évidence des parasyndesmophytes qui différent des syndesmophytes par leur aspect plus irrégulier et plus épais, par une base d'implantation plus large, localisée au-dessus des coins vertébraux et par leur distribution habituellement unilatérale ou asymétrique.
La scintigraphie osseuse n'a classiquement pas d'intérêt dans le diagnostic des arthrites réactionnelles.
Cependant, elle peut révéler les signes caractéristiques de cette pathologie au cours d'un bilan de polyalgies.
6°) Evolution : |
![]() |
L'évolution est variable.
La maladie peut évoluer en une seule poussée qui dure jusqu'à 6 mois.
On observe des rechutes chez 20 à 50% des patients, spontanément ou après réinfection.
L'affection peut évoluer vers la chronicité, sous la forme d'une spondylarthropathie, surtout si le patient est HLA B27.
7°) Bibliographie : |
![]() |
- Cotten A, Da Silva J, Guyot-Drouot MH, Flipo RM
Chapitre I : Rhumatismes inflammatoires chroniques
Imagerie musculosquelettique - Pathologies générales - A Cotten
Editions Masson, 2005:1-44
- Elgazzar AH
Orthopedic Nuclear Medicine
Springer-Verlag Berlin Heidelberg 2004
- Granier P, Mourad M
Exploration des polyalgies par la scintigraphie osseuse planaire couplée à la TEMP/TDM
Médecine Nucléaire 2011;35:71-82
- Hacquard-Bouder C, Breban M
Arthrites réactionnelles
Encycl Méd Chir (Elsevier Masson SAS, Paris) Appareil locomoteur, 14-206-A-10,2009