Maladie de Paget
1°) Généralités2°) Clinique3°) Biologie4°) Localisations des lésions5°) Radiologie conventionnelle6°) TDM7°) IRM8°) Scintigraphie osseuse9°) Formes inhabituelles10°) Evolution - Complications11°) Diagnostic différentiel12°) Bibliographie
Elle est particulièrement fréquente en Europe et en Australie.
Son étiologie est sans doute multifactorielle.
Sur le plan physiopathologique, le renouvellement osseux anarchique et excessif est responsable d'une désorganisation de la structure et de la morphologie des pièces osseuses touchées, conduisant à une hypertrophie et à des déformations.
Sur le plan histologie, les travées osseuses sont épaissies, désorganisées, anarchiques, avec juxtaposition de foyers d'hyperostéoblastose, des surfaces ostéoïdes étendues, et des foyers d'hyperostéoclastose avec augmentation des surfaces de résorption, donnant un aspect en mosaïque ou en puzzle caractéristique.
Une fois déclenchée en un site du squelette, la maladie de Paget s'étend progressivement de proche en proche et accroît le volume osseux. Chaque site osseux a une évolution propre.
Elle est découverte de façon fortuite par une exploration radiologique, une élévation des phosphatases alcalines ou une scintigraphie osseuse. Parfois, elle est découverte lors d'une enquête familiale. Les manifestations cliniques de la maladie de Paget sont en retard sur les signes radiologiques et sont dépendantes du nombre et de la localisation des atteintes osseuses, de leur retentissement et de l'activité de la maladie. Les signes cliniques qui peuvent conduire à la découverte de la maladie sont multiples :
- Les douleurs osseuses sont tenaces et sourdes, parfois pulsatiles et nocturnes.
- Les pièces osseuses peuvent être hypertrophiées (tibia, fémur, clavicule).
- Les déformations osseuses ne sont pas rares (fémur en crosse à convexité externe ou aspect en parenthèses, tibia en lame de sabre, cypho-scoliose). - On peut noter quelquefois une hyperthermie locale pour les os superficiels, avec des vaisseaux superficiels dilatés (patella, tibia, clavicule). - Des lésions cutanées eczématiformes de la face antérieure des jambes, en regard de lésions pagétiques des tibias ont été décrites. - Des céphalées sourdes et tenaces, parfois pulsatiles, peuvent se rencontrer dans le Paget du crâne. - Les manifestations cliniques sont le plus souvent liées aux complications de la maladie, à type de fissures corticales, d'arthropathies, de compressions nerveuses ou de transformation sarcomateuse (cf infra).
Ce dosage est utilisé pour suivre l'efficacité des traitements. Les taux sériques du calcium et des phosphates sont généralement normaux. Il peut parfois exister une hypocalcémie. Par contre, on peut observer une hypercalcémie et une hypercalciurie après fracture et confinement au lit. L'augmentation de l'hydroxyprolinurie témoigne de la résorption osseuse. Ce dosage n'est plus pratiqué. Le N-télopeptide urinaire est plus sensible et plus spécifique pour évaluer la résorption osseuse. Ce dosage n'est pas indispensable dans la maladie de Paget.
Elle ne touche jamais l'ensemble du squelette. Son extension est variable d'un patient à l'autre. La maladie est monostotique dans un tiers des cas et polyostotique dans deux tiers des cas.
L'atteinte est fréquente sur l'os coxal (30-70%), le rachis lombaire (30-75%), le sacrum (30-60%), le fémur (25-55%), le crâne (28-42%), le rachis thoracique (40%), le tibia (35%).
a) Lésions élémentaires :Les clichés radiographiques montrent classiquement des anomalies de forme, de densité et de structure des os.L'os est hypertrophié et parfois déformé. On objective des anomalies liées à une résorption osseuse (plages d'ostéolyse) et à une reconstruction osseuse (zones de condensation). L'os cortical est épaissi et poreux. L'os spongieux est globalement densifié avec des travées épaissies. La trame osseuse a un aspect fibrillaire et anarchique. Ces anomalies aboutissent à un bouleversement architectural de l'os, à type de dédifférenciation corticomédullaire.
L'analyse de la distribution des lésions est un élément important du diagnostic.
La mise en évidence de ces anomalies permet habituellement le diagnostic positif et le diagnostic différentiel de la maladie de Paget.
b) Crâne :- La phase de résorption osseuse initiale est responsable d'une ostéoporose circonscrite qui intéresse le plus souvent la région frontale ou la région occipitale. Cette ostéoporose est nettement délimitée de l'os sain adjacent. Elle peut progressivement s'étendre à tout le crâne.
- A la phase intermédiaire, s'associent à la résorption osseuse des plages d'ostéocondensation de contour flou, donnant un aspect cotonneux.
- Au stade tardif, le crâne est très dense et élargi.
c) Rachis :La phase de résorption initiale est non détectable sur le rachis.On observe classiquement une atteinte harmonieuse de l'ensemble de la vertèbre, touchant le corps vertébral et l'arc postérieur, qui aboutit à un élargissement de la vertèbre dans le sens sagittal et frontal. La mise en évidence d'une atteinte de l'arc postérieur, et en particulier de l'apophyse épineuse, est un élément fondamental du diagnostic. Le corps vertébral est en général aplati et biconcave, moins du fait d'un tassement qu'en rapport avec un remodelage osseux excessif. La vertèbre est ostéocondensée du fait de l'épaississement de l'os trabéculaire qui présente des travées grossières. Cette ostéocondensation prédomine à la périphérie du corps vertébral, donnant l'aspect caractéristique de vertèbre "en cadre", avec une trame fibrillaire laissant le centre de la vertèbre plus clair. On note un épaississement de la corticale des pédicules. Parfois, il existe un bombement du mur antérieur. L'extension de la maladie de Paget sur le rachis peut se faire au sein d'un ostéophyte ou d'une hyperostose d'une vertèbre à l'autre ou sur une côte. La maladie peut aboutir à la constitution de véritables blocs vertébraux, en particulier au niveau dorsal. Dans certains cas, on peut observer une condensation inhabituellement marquée à la vertèbre, donnant l'aspect de vertèbre ivoire. En l'absence d'élargissement vertébral, le diagnostic différentiel est difficile avec une métastase ostéocondensante ou un lymphome. L'examen du corps vertébral de profil peut montrer une perte de sa concavité, voire une discrète convexité, qui est le premier signe de l'élargissement vertébral. Une ostéolyse est rare sur le rachis et pose des problèmes de diagnostic différentiel. Un aspect pseudoangiomateuse peut se rencontrer, mais dans la maladie de Paget, il existe une augmentation de la trame verticale et horizontale, contrairement à ce qui est observé dans les hémangiomes. Parfois, on observe un aspect de vertèbre " poisson " biconcave.
d) Bassin :L'os coxal peut être atteint partiellement ou en totalité (hémibassin pagétique).On observe un élargissement osseux, un épaississement cortical des lignes iliopubiennes et ilioischiatiques, une désorganisation de la trabéculation osseuse qui est épaissie et une condensation radiographique cotonneuse. Une protrusion acétabulaire peut survenir tardivement dans l'évolution.
L'atteinte du sacrum peut s'associer à l'atteinte de l'os iliaque.
e) Os longs :La localisation sur les os longs est classique (fémur, tibia, humérus).L'atteinte des os longs débute typiquement dans l'épiphyse et s'étend progressivement dans la métaphyse, puis la diaphyse, pour toucher l'ensemble de l'os. Rarement, l'atteinte débute aux deux extrémités en même temps.
- A la phase initiale, la résorption osseuse prédomine dans l'os cortical. Sa limite avec l'os sain est nette. - A la phase intermédiaire, on observe un front de résorption osseuse et une dédifférenciation corticomédullaire, avec épaississement cortical qui peut présenter un aspect fibrillaire, avec épaississement des travées osseuses le long des lignes de stress qui sont moins nombreuses mais épaisses et désorganisées. L'os est élargi.
- A la phase tardive, lorsque l'affection ne progresse plus, le front de résorption disparaît.
f) Atteinte des os plats et des os courts :Elle est globalement moins fréquente.Elle se localise surtout sur l'omoplate, le calcanéus, les métatarsiens, les métacarpiens et les phalanges.
Elle est utile en cas de doute diagnostique ou en cas de complication. Elle analyse l'architecture osseuse et montre la dédifférenciation corticomédullaire avec épaississement de l'os cortical qui est très dense et des travées osseuses moins nombreuses, mais plus épaisses et désorganisées, à l'origine d'un aspect aréolaire ou " en nids d'abeille ". Dans les vertèbres ivoire, on note une juxtaposition importante de travées épaisses qui est à l'origine de la condensation osseuse radiologique. On peut observer la persistance de plages de densité graisseuse entre les travées osseuses. Quelquefois, on note des plages intraspongieuses focales très denses, de contour étoilé, mimant des énostoses. Il existe parfois des petites plages ostéolytiques de densité tissulaire, témoignant de la présence de tissu de granulation, qui rompent parfois la corticale, notamment au squelette axial. L'os affecté apparaît élargi.
Par contre, elle est utile pour diagnostiquer une compression médullaire et une dégénérescence maligne, ou en cas de doute diagnostique. Classiquement, elle permet le diagnostic différentiel avec les métastases osseuses, les lymphomes et les infections.
Les parties ossifiées de l'os pagétique apparaissent en hyposignal sur toutes les séquences au niveau des territoires riches en os spongieux hypertrophique.
L'aspect caractéristique est un signal de type graisseux au niveau de la moelle osseuse, avec hypersignal T1 et iso ou hypersignal T2 selon le type de séquences.
Le signal IRM dépend en fait de la phase de la maladie.
La moelle osseuse est globalement normale dans la maladie de Paget. On n'objective pas de remplacement médullaire massif par du tissu tumoral ou inflammatoire. Sur le plan morphologique, L'IRM retrouve par ailleurs l'élargissement de l'os pagétique et l'épaississement de l'os cortical et trabéculaire. Sur le plan morphologique, L'IRM retrouve par ailleurs l'élargissement de l'os pagétique et l'épaississement de l'os cortical et trabéculaire.
a) Généralités :La scintigraphie osseuse permet un diagnostic précoce de la maladie de Paget, alors que les radiographies sont encore normales ou peu parlantes.Par ailleurs, elle est plus sensible que les radiographies, révélant jusqu'à 30% de lésions supplémentaires. Elle évalue de façon globale l'extension de la maladie (cartographie) et définit les zones à risque (crâne, rachis cervical et dorsal, hanche, genou).
On objective classiquement une hyperfixation très intense et homogène qui atteint l'os ou la portion d'os concernée de façon globale.
L'évolutivité de la maladie est reflétée par l'extension et l'intensité de la fixation osseuse.
b) Scintigraphie osseuse planaire :1) Crâne :Au niveau du crâne, au stade de résorption osseuse, l'ostéoporose circonscrite s'accompagne d'une hyperfixation intense sur la périphérie de la lésion.Par la suite, on objective une hyperfixation intense et une augmentation de volume de la région atteinte. La maladie de Paget peut toucher un seul os du crâne, la totalité de la voute crânienne ou peut s'étendre à la base du crâne, en respectant la mandibule. La mandibule peut être atteinte isolément, donnant l'aspect de " barbe noire ".
2) Rachis :Au niveau des vertèbres, on objective une hyperfixation intense qui en face antérieure montre bien l'élargissement du corps vertébral. En face postérieure, on peut objectiver une hyperfixation triangulaire qui englobe les apophyses transverses et épineuse de la vertèbre (signe de Mickey Mouse).Une ou plusieurs vertèbres peuvent être pathologiques.
3) Bassin :L'atteinte de l'os coxal touche classiquement l'ensemble de l'os ou une grande partie de celui-ci de façon homogène. L'hypertrophie osseuse associée permet le plus souvent le diagnostic différentiel avec une métastase osseuse prostatique.L'atteinte pagétique du sacrum donne en général une hyperfixation intense qui englobe le corps et les deux ailerons sacrés.
4) Os longs :L'atteinte des os longs se présente comme une hyperfixation intense, souvent homogène, qui s'étend d'une épiphyse vers l'épiphyse opposée, allant jusqu'à englober l'os dans sa totalité.Cet os est hypertrophié et parfois déformé, en particulier le tibia ou le fémur.
5) Os plats et os courts :Les os plats et les os courts sont moins fréquemment atteints par la maladie de Paget.On objective en général une hyperfixation très intense de l'os pathologique dans sa globalité (os courts) ou parfois sur une partie (os plats).
c) L'acquisition hybride TEMP/TDM :La TEMP/TDM permet à la fois d'analyser en trois dimensions la répartition osseuse des anomalies de fixation et des anomalies morphologiques et de les superposer sur les images de fusion.A la phase initiale (lytique), les lésions osseuses peuvent présenter une hyperfixation intense et uniforme ou au contraire une relative hypofixation centrale entourée d'une zone d'hyperfixation périphérique (en particulier au niveau du crâne). Ces anomalies fonctionnelles coïncident avec des anomalies morphologiques souvent ostéolytiques qui se localisent volontiers sur la voûte crânienne (ostéoporose circonscrite), sur les os longs (lacune sur une extrémité de l'os, limite nette en " fer de lance ") ou sur les vertèbres. Par la suite, on objective en regard des foyers d'hyperfixation, une ostéocondensation intense, une dédifférenciation cortico-médullaire avec épaississement de la corticale, un élargissement du diamètre des segments osseux pathologiques ou un élargissement global d'une pièce osseuse.
L'acquisition TEMP/TDM n'est pas utile pour le diagnostic de la maladie de Paget poly-ostotique. A noter par ailleurs que les lésions pagétiques peuvent se traduire par une fixation intense du 18F-FDG lors d'une tomographie d'émission de positons.
Cette présentation est extrêmement rare et survient essentiellement au tibia et au radius. La résorption osseuse s'étend secondairement vers les deux extrémités.
- Certaines lésions pagétiques présentent un aspect en choux fleur, qui correspond à une ostéocondensation marquée, focalisée, parfois stratifiée, d'un corps vertébral, habituellement à sa partie postérieure, éventuellement associée à une atteinte de l'arc postérieur adjacent.
- Quelquefois, on observe une raréfaction osseuse pseudo-tumorale liée à une résorption osseuse qui survient sur une lésion pagétique ancienne.
- Le pseudosarcome est une présentation radiologique exceptionnelle, qui correspond à une lésion pagétique osseuse classique, associée à une masse des parties molles d'implantation périostée. - On peut également observer des foyers d'hématopoïèse extra-médullaire au voisinage de l'os pagétique. L'IRM montre alors des masses tissulaires paravertébrales en hypersignal intense en T1, qui peuvent se calcifier. Parfois, l'extension du processus se fait dans le canal rachidien, au sein des espaces extra-duraux et peut conduire à une compression médullaire.
a) Evolution :L'évolution de la maladie de Paget est lente et imprévisible.Elle se fait sur plusieurs années, avec une alternance de poussées d'ostéolyse et de reconstruction, entrecoupées de périodes stables. La vitesse de propagation du front de résorption osseuse est évaluée entre 7 et 12 mm/an. La maladie ne passe pas d'un os à l'autre au travers d'une articulation, sauf au niveau du rachis (ostéophytes).
Le pronostic est globalement excellent.
b) Complications ostéo-articulaires :1) Fissures et fractures :Les fissures et les fractures osseuses sont la conséquence de la déformation et de la fragilité de l'os pagétique. Elles touchent essentiellement les os longs.Elles surviennent pour des traumatismes parfois modestes. Elles se localisent en regard de la corticale convexe des os longs, et tout particulièrement sur la corticale antérieure du tibia et la corticale latérale du fémur. Le trait de fracture est perpendiculaire au grand axe de la corticale et présente un aspect radiologique " en coupe-cigare ". Sur le plan scintigraphique, on objective une hyperfixation focalisée plus intense en regard de la fracture. Une acquisition TEMP/TDM peut identifier cette fracture, en montrant le caractère très focalisé à la corticale de cette hyperfixation plus marquée et la solution de continuité de la corticale en regard. Ces fractures peuvent persister pendant des années du fait de la mauvaise qualité du cal et peuvent évoluer vers une fracture spiroïde ou comminutive. Une fracture vertébrale ou un hématome épidural peuvent également survenir.
2) Complications articulaires :Les atteintes articulaires sont liées aux lésions pagétiques des épiphyses.Elles sont favorisées par l'élargissement osseux et la plasticité anormale de l'os sous-chondral qui altèrent la congruence articulaire. Elles touchent principalement la hanche (coxopathie pagétique) et le genou (gonarthrose médiale sur genu varum). D'autres articulations peuvent être touchées. Des troubles de la mastication ont été décrits dans les atteintes de la mandibule. Ces anomalies sont mises en évidence par les radiographies standards. La scintigraphie osseuse, parfois couplée à la TEMP/TDM, peut également les montrer lorsqu'elles ne sont pas documentées, ce qui n'est pas habituel.
3) Dégénérescence sarcomateuse :La dégénérescence sarcomateuse est rare.Elle surviendrait dans 0,15 à 0,95% des cas de maladie de Paget. A contrario, la maladie de Paget est le principal facteur favorisant des sarcomes osseux (25% des cas). Il s'agit de lésions de mauvais pronostic, car ce sont souvent des sarcomes de haut grade.
La dégénérescence sarcomateuse est plus fréquente chez les patients sévèrement affectés (10% des cas).
Les localisations habituelles sont par ordre de fréquence décroissante le bassin (26%), le fémur (25%), l'humérus (19%), le tibia (15%), le crâne (10%), le sacrum et le rachis. Le type histologique du sarcome est variable. Il peut s'agir d'un ostéosarcome (50-90%), d'un histiocytome fibreux malin (20-25%), d'un fibrosarcome (3-25%), d'un chondrosarcome (1-15%), d'un sarcome à cellules géantes (3-10%) et d'un angiosarcome (inférieur à 1%).
Le diagnostic précoce d'une dégénérescence sarcomateuse est difficile.
Le diagnostic scintigraphique de la dégénérescence sarcomateuse est difficile, s'il n'existe pas d'iconographie antérieure.
L'IRM peut montrer la présence d'un tissu de remplacement anormal dans l'os pagétique (transformation de la moelle graisseuse en plages hypointenses en T1) et autour de l'os pagétique (masse des parties molles). La biopsie osseuse affirme le diagnostic et précise le type histologique.
4) Autres tumeurs :Il a été décrit des tumeurs à cellules géantes sur os pagétique, notamment au niveau de la face et du crâne.Elles se traduisent par des lésions ostéolytiques expansives, parfois associées à une masse des parties molles. Ces tumeurs sont parfois multifocales.
L'os pagétique ne semble pas plus souvent affecté que l'os non pagétique par les métastases osseuses des cancers solides.
c) Complications neurologiques :Les complications neurosensorielles de la maladie de Paget sont sévères.
L'atteinte pagétique du rachis peut entrainer une sténose du canal rachidien ou des foramens intervertébraux du fait de l'hypertrophie osseuse.
L'atteinte de la base du crâne, dans les maladies évoluées, peut entrainer une sténose des foramens nerveux (surdité progressive par atteinte des rochers) et, du fait du caractère déformable de l'os pagétique, d'une impression basilaire et d'une platybasie.
d) Complications cardiovasculaires :Dans les formes étendues et évoluées de maladie de Paget, il peut exister une HTA, des calcifications artérielles ou une insuffisance cardiaque à débit élevé (classique mais rare).
Les pathologies à évoquer sont multiples. Une lésion condensante peut faire discuter une métastase condensante d'un cancer viscéral, en particulier prostatique, ou des lésions de spondylarthropathies, en particulier sur le rachis. Une vertèbre ivoire devra faire éliminer une métastase condensante d'un cancer viscéral, une localisation vertébrale d'un lymphome malin ou d'une spondylarthropathie. Un aspect kystique ou une ostéoporose localisée fera évoquer une hyperparathyroïdie ou un angiome vertébral. Une extension aux os longs doit faire discuter une dysplasie fibreuse des os ou une mélhoréostose.
Maladie osseuse de Paget EMC (Elsevier Masson SAS, Paris) Traité de Médecine AKOS, 7-0650, 2007
- Chevalier X, Flipo RM, Goupille P, Schaeverbeke T, Sibilia J
- Elgazzar AH
- Guermazi A
- Herbinet P, Cortet B, Souillard R, Perez I, Ceugnart L, Cotten A
- Herold G
- Mabille JP, Couailler JF
- Maldague B, Vande Berg B, Lecouvet F, Boutry N, Cotten A, Malghem J
- Malghem J, Vande Berg B, Lecouvet F, Maldague B
- Mettler FA, Guiberteau MJ
- Oufroukhi Y, Biyi A, Doudouh A
- Paycha F, Richard B
- Pittet-Barbier L
- Siegler BA, Kirchner PT
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