La tomoscintigraphie cérébrale à l'HM-PAO dans les accidents vasculaires ischémiques transitoires
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I - Physiopathologie : |
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L'HMPAO est un complexe liposoluble qui est rapidement clairé du sang après injection intraveineuse. Il traverse librement la barrière hémato-encéphalique et reste piégé au niveau du cerveau du fait de sa transformation en un complexe hydrosoluble. Son taux de fixation est directement proportionnel à celui du débit sanguin cérébral régional. Il est marqué par un traceur radio-isotopique courant en médecine nucléaire, le Tc-99m (20 à 30 mCi).
Cette étude peut être sensibilisée par l'Acétazolamide
(Diamox®) qui permet une étude de la réserve hémodynamique
cérébrale. Il s'agit d'un inhibiteur de l'anhydrase carbonique
qui produit indirectement une vasodilatation de la microcirculation cérébrale
probablement par élévation de la concentration cérébrale
en CO2.
La tomoscintigraphie cérébrale à l'HMPAO est un examen
fonctionnel qui doit toujours être interprété en fonction
du contexte clinique et des examens morphologiques réalisés (scanner,
IRM).
II - Réalisation de l'examen : |
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Le patient doit être placé en décubitus dorsal, au calme, dans une pièce peu éclairée. Une voie veineuse sera mise en place quelques minutes avant l'examen et entretenue au moyen d'une perfusion.
Le test de stimulation consiste à injecter 1 g d'Acétazolamide par voie intraveineuse lente 20 à 25 minutes avant l'injection de l'HMPAO et à surveiller le patient cliniquement (fréquence cardiaque et pression artérielle).
L'examen tomoscintigraphique débute 20 à 30 minutes après l'injection de l'HMPAO.
Sur le plan pratique selon les habitudes, on peut :
La reconstruction tomographique permet d'analyser la perfusion cérébrale en utilisant des coupes transverses, sagittales et frontales.
III - Résultats : |
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A l'état de base, il peut exister une hypofixation dans le territoire de l'AIT qui décroît au fil des jours. Cette hypofixation correspond à une diminution localisée, mais marquée, du débit sanguin cérébral régional. La probabilité d'observer des lésions est proportionnelle à la durée de l'accident.
Après stimulation par l'Acétazolamide, on retrouve dans 65 % des cas des anomalies focales de la réserve hémodynamique, même à distance de l'épisode neurologique. La diminution de la réactivité cérébrale implique une circulation collatérale compromise.
Il est actuellement établit que les patients qui ont présenté un AIT et qui sont porteurs d'une sténose hémodynamiquement significative de la carotide interne (supérieure à 70 %) constituent une population à risque. Ces patients tirent avantage d'une chirurgie de revascularisation carotidienne (endartériectomie). Pour les patients porteurs d'une ou plusieurs sténoses moins serrées des vaisseaux du cou, les indications chirurgicales restent encore incertaines. Les travaux récents semblent montrer que la diminution de la réserve hémodynamique cérébrale permet de reconnaître les patients à risque. En effet, ces patients voient cette réserve se normaliser au troisième mois postopératoire, ce qui témoignerait de l'efficacité du traitement chirurgical. Le même résultat a été montré chez les patients porteurs d'une sténose carotidienne asymptomatique.
L'incidence des AIT est d'environ 30 pour 100.000 personnes par an en France. Elle semble en fait sous-estimée car le diagnostic est souvent méconnu.
Le traitement comprenant la correction des facteurs de risque, un traitement anti-agrégant plaquettaire et la chirurgie de revascularisation carotidienne, diminue significativement la survenue d'un accident vasculaire cérébral définitif.
La tomoscintigraphie cérébrale à l'HMPAO après stimulation par l'Acétazolamide peut permettre d'identifier les patients à haut risque vasculaire. C'est pourquoi il présente un certain intérêt, en association avec les examens morphologiques dans le bilan de la pathologie cérébrale vasculaire.
Bibliographie : |
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- Granier P., Stoffel M., Keyeux A. - Apport de la tomoscintigraphie cérébrale à l'HMPAO dans le diagnostic des AIT - Cardiologie Pratique 1993 ; 259 : 11 - 12.