Ostéomalacie
Femme de 85 ans, explorée pour lombalgies et fessalgies droites.
Il s'agit d'une patiente vivant depuis plusieurs années en maison de retraite.
Les douleurs ont débuté il y a trois semaines, de façon spontanée semble-t-il.
La patiente n'a pas d'antécédent notable.
Les clichés corps entier ont montré une hyperfixation en H du sacrum prédominant nettement sur l'aileron sacré droit, témoignant d'une fracture du bassin.
Il n'existe pas de foyer individualisable au niveau du cadre antérieur du bassin.
L'axe rachidien présente par ailleurs des remaniements étagés évoquant des lésions arthrosiques.
Il n'existe pas d'image évocatrice d'un tassement vertébral récent ou d'une fracture de l'extrémité supérieure des fémurs.
Six mois plus tard, la patiente est à nouveau explorée dans le service pour récidive douloureuse avec des douleurs de l'hémi-bassin gauche, sans notion de chute.
La deuxième scintigraphie osseuse (image de droite) montre la persistance de la fracture en H du sacrum, avec accentuation de l'hyperfixation sur l'aileron sacré gauche qui plaide en faveur d'une absence de guérision, voire d'une récidive fracturaire.
Par ailleurs, il existe une hyperfixation linéaire au niveau de l'aile iliaque gauche témoignant d'une fracture.
Cette image fait évoquer une fracture liée à une ostéomalacie.
Le bilan réalisé a confirmé l'ostéomalacie.
Cette pathologie doit être évoquée chez les patients âgés institutionnalisés ou chez les migrants.
Elle peut se présenter parfois sous la forme d'un superscan métabolique, avec hyperfixation intense et homogène du squelette axial.
Plus fréquemment, la scintigraphie osseuse objective des foyers d'hyperfixation multiples, volontiers bilatéraux et symétriques (cadre obturateur, berges iliaques des sacro-iliaques, bord médial des cols fémoraux, tiers proximal de la diaphyse fémorale, arcs costaux moyens, scapula, clavicule, tiers proximal de l'ulna).
Lorsqu'une imagerie hybride TEMP-TDM est réalisée, elle localise précisément les foyers d'hyperfixation et identifie les fractures ou les pseudo-fractures (stries de Looser-Milkman) qui se traduisent par des bandes radiotransparentes, perpendiculaires au grand axe de l'os, bordées par un liseré d'ostéocondensation.
|
|
Tous droits réservés
Copyright & copy; 1998, Dr Ph Granier
Date de création : 18/02/10
Date de mise à jour :
|